2023 sera une année record de dividendes – que les entreprises paieront le plus

Les dividendes remplissent plusieurs fonctions pour les investisseurs : D’une part, ils apportent un revenu courant similaire au revenu d’intérêts des obligations. Dans le même temps, les distributions peuvent stabiliser le rendement du portefeuille lorsque les prix baissent, comme ce fut le cas l’an dernier.

En période de forte inflation, les actions protègent mieux contre la dépréciation de la monnaie que les obligations. Les entreprises fortes peuvent faire grimper les prix et donc les ventes et les bénéfices. Cependant, cela ne s’applique pas indéfiniment. Le gestionnaire d’actifs Gottfried Heller se réfère à une règle empirique tirée des données à long terme du marché des capitaux américain : si l’inflation est d’environ 4 % sur le long terme et que les taux d’intérêt obligataires augmentent de plus de 6 % en conséquence, l’économie et les entreprises les bénéfices en souffrent.

“La forte croissance des dividendes au premier trimestre est d’autant plus étonnante que l’économie mondiale a connu une année difficile en 2022 avec une inflation élevée, des taux d’intérêt en hausse, des conflits et des blocages corona en cours”, a commenté Ben Lofthouse, spécialiste senior des actions chez Janus Henderson. . Au cours des trois premiers mois de 2023, les sociétés cotées du monde entier ont versé plus que jamais à leurs actionnaires, à hauteur de 326 milliards de dollars.

Grâce à des dividendes spéciaux élevés, en particulier des entreprises du secteur automobile, mais aussi à une augmentation globale des paiements, les dividendes ont augmenté de 12 % de manière significative. À l’échelle mondiale, 95 % des entreprises ont augmenté leurs dividendes ou les ont maintenus constants.

Pour cette raison et parce que de nouveaux dividendes importants sont attendus des banques et des producteurs de pétrole, les gestionnaires de fonds britanniques s’attendent à ce que les dividendes augmentent d’un bon 5 % en 2023. Bien que la croissance ait ralenti, elle est conforme à la tendance à long terme.

Les entreprises allemandes verseront également des dividendes records en 2023

Avec près de 80 milliards d’euros – dont plus de 80 % au deuxième trimestre en cours – les quelque 750 sociétés allemandes cotées en bourse paient plus cette année que jamais auparavant. Par rapport à l’année précédente, il s’agit d’une augmentation d’un bon dix pour cent.

Cependant, la forte croissance est essentiellement le résultat de seulement deux entreprises qui augmentent considérablement leurs paiements cette année – mais dans les deux cas une seule fois. L’une de ces entreprises est Hapag-Lloyd : avec un bon onze milliards d’euros de dividendes, cette année ce n’est exceptionnellement pas un groupe Dax, mais la compagnie maritime en tête.

Cependant, les petits actionnaires en avaient peu le jour de la paie début mai : seuls 3,6 % des actions sont flottantes, les actions restantes sont détenues par le milliardaire hambourgeois Klaus-Michael Kühne, la ville de Hambourg et d’autres actionnaires importants, y compris le souverain fonds de fortune au Qatar et en Arabie Saoudite. Le dividende passe de 35 à 63 euros car la compagnie maritime a profité de problèmes de chaîne d’approvisionnement pendant la pandémie et a multiplié ses bénéfices en raison des prix record du fret conteneurisé. Une répétition semble impossible maintenant que les prix se sont normalisés entre-temps.

La deuxième société est VW : après le produit de l’introduction en bourse de sa filiale Porsche, le groupe VW a versé début janvier à ses actionnaires un dividende exceptionnel de 9,6 milliards d’euros, dont 5,6 milliards d’euros pour les seules actions ordinaires. Celles-ci appartiennent en grande partie aux familles Porsche et Piëch. 3,9 milliards d’euros supplémentaires ont été versés aux actionnaires privilégiés. Cet effet ponctuel ne se répétera pas non plus.

Au total, 26,8 milliards d’euros de dividendes sont répartis entre les trois constructeurs automobiles BMW, Mercedes et VW. Avec le dividende annuel de VW de 4,4 milliards d’euros et les distributions de BMW et Mercedes, les trois constructeurs automobiles représentent 44 % des dividendes des 40 titres Dax. Jamais auparavant dans l’histoire économique allemande un secteur n’a été aussi dominant.

Le rendement élevé du dividende, c’est-à-dire le rapport entre la distribution et le prix, est également impressionnant. Avec un cours actuel de l’action de 120 euros, le dividende régulier de VW se traduit par un rendement du dividende de 7,3 %, sur la base des douze derniers mois, il est de 5,5 %. Chez Mercedes, c’est sept et chez BMW même un bon huit pour cent.

Les rendements de dividendes élevés sont attrayants, mais ils peuvent aussi être dangereux

Mais ce qui est censé être bon et attirer les investisseurs peut aussi comporter des risques. Étant donné que les rendements élevés des dividendes résultent souvent de la chute des cours des actions et sont donc un pari des marchés financiers sur le changement des modèles commerciaux, les bénéfices des entreprises chuteront et les entreprises seront contraintes de réduire les dividendes.

Cela pourrait en fait se produire avec les constructeurs automobiles à dividendes élevés si les constructeurs ne réussissaient pas à gagner autant d’argent avec les voitures électriques à l’avenir qu’avec les voitures à moteur à combustion interne.

D’autre part, des dividendes élevés ne sont en aucun cas toujours un signal d’alarme. “Contrairement aux crises précédentes, les entreprises donnent actuellement la priorité à la distribution de dividendes aux investisseurs”, explique Thomas Meier du gestionnaire d’actifs Main First Asset Management.

Möller-Maersk avec le rendement du dividende le plus élevé

Parmi les meilleurs payeurs du premier trimestre, Möller-Maersk a le rendement de dividende le plus élevé d’un bon 16%, même si le dividende spécial élevé est pris en compte. Le groupe maritime danois permet à ses actionnaires de participer au deuxième bénéfice record consécutif à partir de 2022, qu’il a réalisé grâce à une forte demande et à des prix de fret élevés.

Cependant, Möller essaie maintenant de tempérer les attentes pour l’avenir. Le ratio cours/bénéfices (P/E) de neuf pour les bénéfices attendus pour 2023 est toujours faible. Les analystes sont pour la plupart prudents.

BHP se démarque dans le secteur minier, qui est touché par la chute des prix des matières premières, avec seulement un paiement légèrement inférieur et un rendement du dividende élevé de 12 %. Janus explique cela avec des prix du charbon relativement stables. Avec un ratio cours/bénéfice d’environ dix, les analystes sont divisés sur les perspectives d’avenir. Les constructeurs automobiles comme VW avec des rendements de dividendes moyens à élevés à un chiffre et des ratios P ​​/ E moyens à un chiffre sont principalement des recommandations d’analystes d’achat.

Augmentation de capital à la demande

Sur quelles actions à dividendes les pros parient-ils actuellement ? Les gestionnaires de fonds du fournisseur américain JP Morgan Asset Management recherchent ce que l’on appelle des multiplicateurs de capital : ils entendent par là les entreprises qui ont déjà montré qu’elles versent des dividendes décents, peuvent également les augmenter et ont l’intention de continuer à le faire.

Selon l’expérience de la société, ces actions rapportent généralement aux investisseurs jusqu’à 1,6 fois le rendement qui peut être obtenu sur le marché avec des fonds indiciels, par exemple. A titre d’exemples, les experts boursiers citent la société pharmaceutique Astra-Zeneca, la bourse à terme de Chicago, CME Group, le géant des boissons Coca-Cola, Deutsche Telekom et le fournisseur d’énergie américain Nextera.

Mais ils trouvent également des entreprises sélectionnées dans des secteurs économiquement sensibles qui sont mieux à même de résister au ralentissement économique que d’autres en raison de leur solidité. Citons par exemple le géant de l’électronique Samsung Electronics, le groupe chimique Dow Chemical et la société japonaise d’ingénierie mécanique Fanuc.

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