Omi s’attaque à la difficile adaptation des catalogues produits au métavers

Omi s’attaque à la difficile adaptation des catalogues produits au métavers

Si les marques veulent vendre des produits dans le métavers, il est un aspect que toutes n’ont pas encore envisagé : la représentation de leurs produits, forcément en 3D. Ce n’était déjà pas toujours simple d’avoir de belles photos pour les sites e-commerce en 2D, autant dire que la marche sera encore plus haute pour ces environnements immersifs. C’est là qu’intervient Omi, et son outil de modélisaiton. La start-up vient de lever 6 millions d’euros auprès de Dawn Capital, Founders Future et plusieurs business angels dont Alexis Bonillo ( Zenly ), Daniel Marhely ( Deezer ) et encore Laurent Ritter ( Voodoo ).

Créée début 2020 en plein confinement, cette jeune pousse propose aux marques de modéliser leurs produits en 3D, puis de créer « en quelques minutes des visuels ultraréalistes, là où les équipes marketing y passent encore plus d’une journée par semaine », compare Hugo Borensztein, le cofondateur. Il dit avoir été sensibilisé à la question du métavers après ses presque six années passées en tant que directeur des opérations Europe du Sud chez Facebook et Instagram.

« Le Canva de la 3D »

La promesse d’Omi est de proposer aux marques un logiciel sur abonnement (SaaS) facturé au prix agressif (comparé à la concurrence) de 225 à 700 euros par mois. Les équipes marketing envoient leurs produits à Omi qui se charge, via un studio équipé de 36 appareils photo, de les transformer en objets 3D photoréalistes. Dans les cas plus complexes, Omi recourt à des iPhone 13 Pro équipés de lasers Lidar – réputés hyperprécis. Et dans de rares cas, une équipe d’infographistes 3D modélise les produits.

« La création de contenus visuels est un énorme point de friction pour les marques, le problème est qu’il y a beaucoup de demande et peu d’innovation », estime Hugo Borensztein. Une fois que les contenus en 3D sont conçus, Omi propose plusieurs types d’intégration : sites e-commerce, réseaux sociaux et bien sûr métavers. En réalité, le secteur est encore trop jeune pour y intégrer des contenus en 3D de façon convaincante. « Sur Decentraland par exemple, les graphismes ne sont pas encore au niveau », évalue le cofondateur. Mais les clients fourbissent leurs armes. L’un d’eux, une grande galerie commerçante parisienne, ambitionne de transformer ses rayonnages en 3D.

« Dans un monde de plus en plus avide de contenus, Omi construit le Canva [valorisé 40 milliards de dollars, NDLR] de la 3D à destination des spécialistes du marketing produit. Leurs modèles 3D peuvent être réutilisés encore et encore dans un large éventail de supports et de contenus, des photos aux vidéos en passant par les expériences en réalité augmentée et virtuelle », met en avant Dan Chaplin, VC chez Dawn Capital.

NFT en un clic

Une autre piste de développement est Horizon Worlds, la plateforme que prépare Meta. L’équipe d’Omi s’attend à ce que cet environnement soit très fermé, et que seules les partenaires « sur liste blanche » puissent y accéder. Les anciennes attributions d’Hugo Borensztein devraient aider la start-up à s’y faire une place. D’ailleurs, elle fait déjà partie des cinq sociétés retenues au niveau mondial pour accompagner Instagram dans l’intégration des NFT sur sa plateforme.

Les jetons non fongibles, c’est l’autre pan de l’offre Omi. « Les marques ne savent pas ou ne veulent pas créer des NFT elles-mêmes, alors on leur propose de transformer leurs produits 3D en jetons en un clic », explique le dirigeant. Pas de « wallet » à créer ni de « mint » à lancer sur une plateforme spécialisée, Omi se fait l’intermédiaire – et facture l’opération un peu plus cher.

Pas d’auto ni de luxe

La jeune pousse compte 200 références dont la start-up de compléments alimentaires Feed , la marque de vernis Manucurist, Nestlé ou encore un grand groupe de cosmétique français. Depuis deux ans, 3.500 produits ont été modélisés à raison d’une vingtaine par an en moyenne par client. Dans les cibles, Omi veut éviter l’automobile et l’ameublement « trop concurrentiels », le luxe, « trop exigeant en matière de support » et l’habillement, dont le rendu 3D déçoit encore.

Avec 15 salariés et bientôt 35, Omi recrute des profils technologiques et cherche à ratisser large en matière de clientèle, plutôt des entreprises entre 1 et 10 millions d’euros de chiffres d’affaires et des PME qui veulent « dépoussiérer leur image ». Si le succès se confirme, Omi pourrait connaître le même destin que Vertebrae, spécialiste de la modélisation de produits en 3D, récemment racheté par Snap.

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