La junte guinéenne dément que ses forces aient abattu deux adolescents

La junte au pouvoir en Guinée a nié que ses forces aient abattu deux adolescents lors de manifestations de l’opposition plus tôt dans la semaine. “Les rumeurs sur les coups de feu tirés depuis le cortège présidentiel sont fausses et sans fondement”, a déclaré Amara Camara, porte-parole de la junte, dans un communiqué publié vendredi soir. Mercredi, une alliance d’opposition, des proches et des voisins ont déclaré que les forces de sécurité de la capitale guinéenne avaient abattu deux adolescents alors que leur convoi traversait la capitale Conakry lors de manifestations contre la junte.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui a appelé à manifester, a accusé les forces du chef de la junte Mamady Doumbouya d’avoir tué les deux hommes, âgés de 17 et 19 ans. Ibrahima Balde a été tué par un projectile tiré par un membre des forces de sécurité à Wanidara, une banlieue de Conakry qui a été le théâtre d’affrontements, a déclaré son père Mohamed Cherif à l’AFP. Un proche du jeune homme, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a déclaré qu’il avait été touché par la balle d’un soldat alors que le cortège du chef de la junte traversait le quartier.

Oumar Barry, un lycéen de 17 ans, est décédé plus tard dans le district voisin de Koloma. “Ils lui ont tiré dans le ventre à Koloma”, raconte son voisin, Pathe Diallo. Des manifestants dans une banlieue brûlante de Conakry avaient lancé des pierres sur la police et les forces de sécurité qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes, a constaté un journaliste de l’AFP. La police a été massivement déployée autour de la ville et, dans de nombreux quartiers, les marchés et les magasins ont ensuite été fermés.

Le FNDC est une coalition de partis politiques, de syndicats et d’organisations de la société civile. L’État pauvre mais riche en minerais est dirigé par l’armée depuis un coup d’État en septembre dernier qui a renversé le président Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010. En mai, la junte a interdit toute manifestation et le 6 août a décrété la dissolution du FNDC.

L’alliance a organisé des rassemblements les 28 et 29 juillet au cours desquels cinq personnes ont été tuées et a appelé à des manifestations pacifiques pour le 17 août.


Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.