Enfants sans-domicile. Anxiété, dépression… Une santé mentale en danger

Enfants sans-domicile. Anxiété, dépression… Une santé mentale en danger

Vivre à la rue ou dans des chambres d’hôtel insalubres et exiguës entraîne d’inquiétantes conséquences sur la santé mentale des enfants, alertent l’UNICEF France et le Samu Social de Paris dans un rapport publié lundi 10 octobre.

Anxiété, dépression, troubles de l’humeur: le bien-être des enfants privés du « cocon protecteur » d’un vrai domicile peut être affecté à court et moyen terme, mais aussi dans leur future vie d’adulte, affirment les deux organisations.

Lire aussi: Au moins 50 000 enfants mal-logés ou sans domicile en France, alertent des associations

Journée mondiale santé mentale

Parmi ces mineurs, « une petite minorité sont des résilients qui en sortiront grandis, mais la majorité va en payer les pots cassés »affirme à l’AFP le pédopsychiatre Bruno Falissard, qui a apporté son expertise aux auteurs du rapport, publié à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale.

Plus l’enfant est jeune, plus ses conditions de vie peuvent être délétères pour sa santé mentale, selon ce spécialiste, notamment si le tout petit est privé « d’être au chaud, d’avoir à manger lorsqu’il a faim, d’être consolé quand ça ne va pas ».

« La sécurité de l’environnement a un pouvoir thérapeutique considérablerésume le médecin, pour qui donner un toit à un sans-abri, ça marche mieux que de lui prescrire des médicaments ».

Lire aussi: « Un quart des SDF sont d’anciens enfants placés », alerte la Fondation Abbé-Pierre

42 000 enfants dans les hébergements d’urgence et la rue

Selon un décompte organisé en août par l’Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité, « plus de 42 000 enfants vivaient dans des hébergements d’urgence, des abris de fortune ou dans la rue »relève le rapport.

Seule une minorité de ces mineurs dort à la rue, « mais attention! La vie en hôtel ou en foyer a aussi des conséquences énormes sur la santé mentale des enfants »souligne la présidente de l’Unicef France, Adeline Hazan.

Lire aussi: « On ne peut pas s’habituer » : plus de 1 600 enfants sont sans-abri, selon un collectif associatif

Insalubrité et surpopulation

Surpeuplés, insalubres, les lieux de vie précaires peuvent devenir « sources d’angoisse » et peser sur l’estime de soi, le sommeil, l’alimentation, le stress. « Il faudrait avoir des hôtels spécialement pour les familles, pas avec des gens qui boivent. On doit être en sécurité »témoigne ainsi Adèle, 13 ans, citée dans le rapport.

« Je mange sur mon lit »déplore de son côté Julio, 15 ans, qui vit avec sa famille dans une chambre d’hôtel de 9 m2. Une exiguïté qui peut entraîner des tensions, voire « des violences intrafamiliales et des situations de maltraitance »estiment les auteurs du rapport.

Selon eux, les pouvoirs publics devraient « renforcer les moyens » d’une offre de santé mentale qui manque « cruellement » de professionnels. Or, ce manque est encore plus criant pour les enfants sans domicile, à cause d’une « discontinuité dans les parcours de soin » et de l’impossibilité pour les familles sans ressources de payer les dépassements d’honoraires des praticiens libéraux.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.