L’activiste russe emprisonnée Kara-Murza remporte le prix des droits de l’Europe

L’activiste russe emprisonnée Kara-Murza remporte le prix des droits de l’Europe

STRASBOURG, France (AP) – Un militant de l’opposition russe emprisonné a reçu lundi un prix européen des droits de l’homme, alors qu’un tribunal de Moscou a prolongé sa détention jusqu’en décembre.

L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg, en France, a décerné son Prix des droits de l’homme Vaclav Havel à Vladimir Kara-Murza, que des responsables russes ont accusé de diffuser de « fausses informations » sur l’opération militaire russe en Ukraine.

Selon le Conseil de l’Europe, l’épouse de Kara-Murza, Yevgeniya, a accepté le prix en son nom. Elle a lu une déclaration de sa part dédiant le prix aux milliers de Russes qui ont exprimé leur opposition à l’opération militaire en Ukraine et ont promis qu'”une Russie pacifique, démocratique et sans Poutine” reviendrait.

Kara-Murza, journaliste de 41 ans, était un proche du chef de l’opposition Boris Nemtsov, tué près du Kremlin en 2015. Il a lui-même survécu à des empoisonnements en 2015 et 2017 qu’il imputait au Kremlin. Les responsables russes ont nié toute responsabilité dans les empoisonnements.

Le prix de 60 000 euros (58 300 $) récompense les actions exceptionnelles de la société civile en faveur des droits de l’homme. Václav Havel était un homme d’État tchèque, auteur, poète, dramaturge et ancien dissident.

A Moscou, un tribunal a prolongé lundi la détention de Kura-Murza jusqu’au 12 décembre, a rapporté l’agence de presse russe Tass.

Kara-Murza a été emprisonné en avril pour avoir diffusé de « fausses informations » sur l’armée russe. La Russie a adopté une loi criminalisant la diffusion de “fausses informations” sur son armée peu après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février. Les autorités ont utilisé la loi contre des dizaines de personnes pour étouffer l’opposition.

Les autorités russes ont récemment ajouté des accusations de trahison à d’autres accusations portées contre Murza. Les accusations découlent de discours qu’il a prononcés dans plusieurs pays occidentaux qui critiquaient le régime du Kremlin, selon l’avocat de l’activiste, Vadim Prokhorov.

Kara-Murza nie avoir commis une trahison, dit son avocat. S’il est reconnu coupable, il encourt une peine de prison pouvant aller jusqu’à 20 ans.

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