Les habitants du quartier de la Madeleine, à Chartres, souhaitent trouver des solutions pour lutter contre la délinquance

Les habitants du quartier de la Madeleine, à Chartres, souhaitent trouver des solutions pour lutter contre la délinquance

« J’ai été terrorisée ce 15 juillet par tous les tirs de mortiers. J’ai trouvé les cinq policiers très courageux de se lancer derrière une bande très nombreuse », a résumé une habitante du quartier de La Madeleine à Chartres, mercredi, au gymnase. La première personne à prendre la parole pour aborder le thème de la soirée sur la sécurité de son lieu de vie.

Le préfet d’Eure-et-Loir, Françoise Souliman, a reconnu une vive tension ce jour-là : « Une nuit très agitée. J’ai reçu beaucoup de courriers après ces violences urbaines. Des renforts de CRS sont venus plusieurs fois empêcher toute nouvelle velléité. Je ne veux pas que ce quartier devienne un foyer de la délinquance. »

180 opérations en 2022

Elle précise : « Des violences urbaines peuvent aussi être le signe d’une police qui travaille et dérange les trafiquants ». Françoise Souliman a rappelé le renfort de 31 policiers au commissariat de Chartres, en juin, permettant la création d’une section d’intervention départementale : « 180 opérations de sécurisation ont été menées sur La Madeleine en 2022. Et une par jour sur la lutte anti-rodéo, avec des interpellations, même si elles n’ont toujours donné lieu à des condamnations. »

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Le préfet a évoqué les affrontements entre bandes de l’agglomération : « Un dispositif, multipartenaires a été mis en place pour lutter contre ces rixes qui ont déjà fait deux morts. »

De son côté, le maire de Chartres, Jean-Pierre Gorges, a également évoqué les tirs de mortier de l’été : « Il y a eu une forme d’omerta pour savoir si c’était des locaux ou des intrusions. Visiblement, c’était les deux. » Il a remercié le commissaire général Mathieu Bernier de ne pas avoir agi dans la « brutalité », salué la « patience des habitants » et la « bonne gestion de crise » de l’État.

Le commissaire général Mathieu Bernier a confié : « On essaie d’anticiper des phénomènes locaux copiant des événements nationaux, sans sous-estimer leur capacité d’adaptation. » La population a visiblement été très marquée par ces violences urbaines et s’en est émue lors des échanges.

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Puis, Richard Lizurey, adjoint au maire en charge de la sécurité, a été synthétique dans sa présentation des caméras de vidéo protection : « Elles ne sont pas une garantie tous risques, mais un moyen de visualiser des faits et de déclencher des interventions, ou de résoudre des enquêtes judiciaires. Mais votre participation au quotidien, sur des informations, en toute discrétion, est aussi essentielle, pour que l’on puisse les exploiter. Nous devons éviter une dérive et nous sommes là pour engager le dialogue avec vous. »

L’élu mise sur l’alerte et la réactivité, pour désamorcer des situations parfois mal vécues par la population.

« Je m’occupe de ce que me signalent les résidents et quand j’interviens auprès des fauteurs de troubles, je reçois des menaces de mort réitérées et des coups. Ils font la loi et se sentent intouchables. »

Un président d’un conseil syndical (vide)

Richard Lizurey l’a invité à venir à la réunion mensuelle des polices avec les bailleurs pour étudier son dossier. « On a peur des représailles. Et ils ont des chiens », enchaîne une habitante. Le commissaire Bernier incite les victimes à déposer plainte en utilisant certains subterfuges pour ne pas être identifiées.

Doléances

Une autre habitante a évoqué la présence d’épaves automobiles : « Il y en a eu une enlevée sur les quatre. » Un autre prend le relais : « Il y a un risque que des délinquants mettent le feu à la voiture et que cela se propage aux autres, à nos véhicules. »

Jonathan Duval, de la police municipale de Chartres, qui a été présenté aux résidants, hier soir, a noté l’emplacement des épaves. D’autres citoyens ont dénoncé des consommateurs réguliers de drogue sur le mail Jehan-de-Dunois.

« 400 amendes forfaitaires de 200 € ont été dressées contre les fumeurs de cannabis, en 2021, en Eure-et-Loir. C’est dissuasif. »

Françoise Souliman (préfet d’Eure-et-Loir)

Une autre chartraine s’est inquiétée de la présence de chariots abandonnés issus de l’hypermarché Carrefour : « Des jeunes montent dedans et descendent des côtes. Un jour, il va y avoir un drame sur la route. »

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La circulation des trottinettes sur les trottoirs et leur vitesse a été une autre préoccupation relevée par la population. Des contrôles de police vont être programmés.

Thierry Delaunay
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