2025-01-15 07:59:00
Étonnamment, la Banque nationale suisse (BNS) a supprimé le taux de change plancher de l’euro le 15 janvier 2015. Avec des gagnants et des perdants.
15 janvier 2015 :
Il n’y a eu aucun préavis et presque personne ne s’en était aperçu lorsque le président de la Banque nationale, Thomas Jordan, s’est présenté jeudi matin devant les médias avec les mots suivants: «La Banque nationale suisse a décidé de relever le taux de change plancher de 1,20 franc pour un euro avec effet immédiat et ne plus l’utiliser pour imposer des achats en devises. La raison : le taux de change minimum a fait son temps. L’économie s’est stabilisée et les entreprises ont su s’adapter entre-temps.
La réaction des marchés boursiers :
L’indice boursier suisse SMI a temporairement chuté de plus de 13 pour cent. Après une légère reprise, il a clôturé ce jour-là à -8,7 pour cent. L’euro et le dollar américain ont également chuté de manière significative : l’euro a chuté de près de 18 centimes à 1,02 franc, le dollar de près de 14 centimes à 0,88 franc.
Les perdants :
Quiconque dépend du taux de change et ne dispose pas de marges élevées se heurte à des problèmes. L’industrie exportatrice en particulier était horrifiée, car le taux de change minimum leur avait assuré des conditions stables. L’association Swissmem a appelé la politique et la BNS à agir. Des entreprises disparaissent ou délocalisent leur production.
Les bénéficiaires :
Sur le plan économique dans son ensemble, la Suisse a bien résisté à l’abrogation. Et l’abrogation a été bénéfique pour la population suisse. Le pouvoir d’achat a augmenté avec le franc fort. Concrètement, les importations et les séjours à l’étranger sont devenus moins chers. Le tourisme d’achat a ensuite repris.
La vision historique :
«Ma conclusion est positive», déclare l’historien économique Tobias Straumann de l’Université de Zurich. Le taux de change plancher est un instrument exceptionnel qui devrait rarement être utilisé, « mais l’année 2011 a été absolument dramatique ». Il souligne toutefois que le moment de la sortie n’était pas idéal. “Si nous étions partis six mois plus tôt, à l’été 2014, il n’y aurait probablement pas eu ces bouleversements.” 2015 a été une autre année très mouvementée dans l’UE. Mot clé : crise grecque. La Banque centrale européenne (BCE) a imprimé beaucoup de monnaie et a ainsi affaibli l’euro.
Le présent et le futur :
Avec une valeur inférieure à 1 franc pour un euro, la monnaie suisse est aujourd’hui à nouveau très forte. Mais dans ce cas, cela ne dit rien de la situation réelle, estime Tobias Straumann : « Ce que nous avons aujourd’hui reflète la vraie valeur du franc. » La Suisse a connu une inflation plus faible que les autres pays. “Cela signifie que le pouvoir d’achat a diminué ici moins vite qu’à l’étranger.” Le franc doit donc se renforcer pour refléter cette différence. L’euro est en meilleure forme aujourd’hui. Toutefois, les évolutions géopolitiques et leurs pressions à la hausse sur le franc sont menaçantes.
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