Deux salariées de l’Ehpad Les Jardins de Chartres témoignent : « On pensait que l’affaire Orpea allait arranger les choses »

Deux salariées de l’Ehpad Les Jardins de Chartres témoignent : « On pensait que l’affaire Orpea allait arranger les choses »

Comme une vingtaine d’autres salariés de l’Ehpad Orpea, à Chartres, Samira et Élina avaient fait grève, en juin dernier, à l’appel de la CGT, pour réclamer une meilleure reconnaissance salariale.

L’appel à la grève reconduit samedi devant l’Ehpad Orpea Les Jardins de Chartres

Depuis, ces deux employées du seul établissement Orpea d’Eure-et-Loir ont saisi l’Agence régionale de santé du Centre-Val de Loire pour l’alerter sur leurs conditions de travail. Samira, salariée depuis deux ans dans cet Ehpad, soulève :

« On pensait que l’affaire Orpea allait arranger les choses, mais ça a été tout l’inverse. Il manque toujours du matériel et du personnel. Certains résidents sont dénutris. »

Samira (auxiliaire de vie au sein de l’Ehpad Orpea Les Jardins de Chartres)

Sa collègue, Élina, a décidé de changer de métier. « J’ai fait un burn-out. Je vais essayer de devenir assistante médicale. C’est trop dur de voir des résidents pleurer la nuit », confie la jeune femme.

Le directeur de la résidence Orpea Les Jardins de Chartres, Jean-Baptiste Touret, affirme qu’il « ne comprend pas » les réclamations de ses deux salariées, notamment au sujet du manque de matériel. « Nous n’avons rencontré aucune difficulté particulière en termes d’approvisionnement », assure-t-il.

Concernant les problèmes de dénutrition soulevés par les salariées, le directeur précise :

« La majorité des résidents qui entrent dans l’établissement, comme dans tout Ehpad, sont dénutris dès leur admission ; cette dénutrition est responsable d’une partie de leur perte d’autonomie. Nous mettons en place un suivi nutritionnel régulier et personnalisé. »

Jean-Baptiste Touret (directeur de l’Ehpad Orpea Les jardins de Chartres)

Sur la gestion des effectifs, le directeur répond : « Nous nous efforçons quotidiennement que notre planning soit complet, nous y parvenons globalement. Néanmoins nous sommes, comme dans tous les secteurs, parfois confrontés à une absence inopinée, que nous nous empressons de remplacer avec un taux de réussite satisfaisant. »

L’Ehpad du groupe Orpea, à Chartres, dans le viseur de l’Agence régionale de santé Centre-Val de Loire

Inspection. L’Ehpad Orpea de Chartres a été inspecté, en 2021, par l’ARS Centre-Val de Loire. « Nous avons mis en évidence une qualité d’accompagnement conforme à ce que l’on attend d’un Ehpad. Quelques dysfonctionnements, qui n’étaient pas graves, ont été observés. Nous avons demandé une meilleure coordination des équipes. La direction nous a apporté des garanties sur ce sujet. Elle doit aussi mettre en œuvre un projet d’accompagnement personnalisé pour chaque résident », explique Gérald Naulet, adjoint au directeur de l’ARS en Eure-et-Loir.

Hélène Bonnet

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