Alors que les cas de VIH/sida ont diminué dans le monde, au Pakistan, ils ont augmenté de plus de 75 % entre 2010 et 2020. Selon les responsables de la santé, le pays fait actuellement face à une épidémie concentrée. La forte stigmatisation attachée à la maladie a entravé les efforts de sensibilisation à la maladie et aux mesures de prévention. Par conséquent, pas moins de 23 % des 210 000 personnes touchées par le VIH ne sont pas pleinement conscientes de leur maladie. Les responsables de la santé pensent que le chiffre réel peut être plus élevé car tous les patients ne se font pas soigner en raison de tabous.
Actuellement, les quatre provinces ont des cas actifs de VIH/SIDA avec 90 000 patients enregistrés pour le VIH dans le seul Sind. La réutilisation des seringues, les transfusions sanguines et le manque de tests sont quelques-unes des principales raisons de la propagation ininterrompue de la maladie. Les risques de contracter la maladie sont plus élevés dans les zones urbaines que dans les zones rurales en raison de la dynamique urbaine. Malheureusement, le gouvernement et le public n’ont pas pris la question au sérieux. Cependant, l’augmentation de la propagation de la maladie devrait obliger les autorités sanitaires à améliorer la sensibilisation et à élaborer une stratégie cohérente pour lutter contre la maladie.
Le département de la santé du Sindh a déjà pris plusieurs mesures pour contrôler quelque peu la propagation du VIH. Outre l’augmentation du dépistage dans toute la province et la création de centres de lutte contre le VIH à Karachi, le Sindh est devenu la première province à introduire une prophylaxie pré-exposition orale (PrEP) à base communautaire, un médicament pris pour éviter de contracter le VIH. Les services de santé fédéraux et provinciaux doivent également redoubler d’efforts pour freiner la propagation de cette maladie mortelle, faute de quoi elle pourrait devenir un défi sanitaire majeur pour le pays. Il est crucial de déstigmatiser le VIH/SIDA par des campagnes de sensibilisation du public pour encourager les patients à se faire soigner et voir un certain succès dans les programmes de surveillance des maladies.
Paru dans The Express Tribune, le 4 décembree2022.
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