Manifestant exécuté en Iran : – Un geste politique pour faire peur

Manifestant exécuté en Iran : – Un geste politique pour faire peur
RÉTENTION : Des manifestants photographiés à Téhéran fin octobre.

Onze manifestants ont été condamnés à mort en Iran. Le premier d’entre eux a été exécuté jeudi matin.

Publié :

Il y a moins de 40 minutes

Mis à jour à l’instant

Le soulèvement populaire massif en Iran se poursuit, mais avec des niveaux de violence très élevés, le régime iranien prend de plus en plus le contrôle des villes iraniennes.

Plusieurs centaines de manifestants, dont des dizaines d’enfants, ont jusqu’à présent été tués depuis lors les manifestations ont commencé en septembre. Des milliers ont été arrêtés.

Parallèlement, face à la violence du régime, certains modes de résistance des manifestants ont changé. Plusieurs attaquent désormais les forces du régime :

Des postes de police ont été incendiés et des dizaines de policiers et de membres du personnel de sécurité auraient été tués. Chaque semaine, des informations rapportent que des membres des Gardiens de la révolution ou des soldats de la milice Basij pro-régime ont été tués lors d’affrontements avec des manifestants.

La résistance a néanmoins des conséquences.

Rapports du jeudi matin PA que le manifestant Mohsen Shekari a été exécuté, après avoir prétendument bloqué une rue lors de manifestations à Téhéran, et blessé un agent de sécurité iranien avec une machette.

La Cour suprême iranienne a justifié la punition en disant que les actions du condamné sont une “guerre contre Dieu”, selon l’agence de presse.

AU POUVOIR : le guide suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei.

Condamné à mort

L’exécution est particulière, car c’est la première condamnation à mort d’un manifestant en Iran qui a été exécutée. Désormais, d’autres risquent le même sort.

Mercredi, il a été annoncé que cinq personnes avaient été condamnées à mort dans le pays, à la suite d’un incident survenu le 3 novembre dans la ville de Karaj, à l’ouest de la capitale Téhéran.

Le verdict allègue qu’un groupe de manifestants a attaqué et tué un membre de la redoutable milice Basij avec des couteaux et des pierres lors d’une manifestation dans la ville.

Ce jour-là, de nombreux manifestants étaient dans les rues pour marquer que cela faisait 40 jours depuis le meurtre Hadis Najafi, 22 ans. Elle était une manifestante active et a été abattue par les forces de sécurité en septembre.

Dans une annonce d’un porte-parole de la justice iranienne, il apparaît également que onze autres personnes ont été condamnées à de longues peines de prison à la suite de l’incident. Parmi les condamnés, il y aura plusieurs mineurs.

La liste pourrait être plus longue

26 manifestants ont jusqu’à présent été inculpés pour des faits passibles de la peine de mort depuis septembre.

Avant mardi, six d’entre eux avaient déjà été condamnés à mort. Aujourd’hui, cinq autres ont été condamnés.

Amnesty International est très critique à l’égard des poursuites pénales actuellement en cours contre les manifestants en Iran.

– Il ne s’agit pas d’un règlement équitable d’actes criminels, mais d’une manœuvre politique visant à intimider les manifestants jusqu’au silence, déclare le conseiller politique d’Amnesty Norvège, Gerald Folkvord, à VG.

Jusqu’à présent cette année, 500 personnes, selon l’organisation Iran Human Right, ont été exécutées dans le pays. Ce chiffre est deux fois plus élevé que l’ensemble de l’année dernière, écrit NTB.

– Nous avons vu une augmentation spectaculaire du nombre d’exécutions en Iran cette année avant même le début des manifestations. Après la Chine, l’Iran est le pays au monde qui exécute le plus. Ils exécutent également des gens chaque année pour des choses qu’ils ont faites quand ils étaient enfants, ce qui est strictement interdit par le droit international, dit Folkvord.

MAGASINS FERMÉS : Cette semaine, de nombreux magasins à travers l’Iran sont restés fermés, dans le cadre d’une grève nationale de soutien aux manifestants en Iran. Cette photo a été prise à Téhéran cette semaine.

Des grèves dans tout le pays

Pour maintenir vivantes les manifestations anti-régime, des militants iraniens ont appelé cette semaine à une nouvelle vague de protestations, qui devaient durer trois jours.

Les citoyens du pays ont été invités à s’abstenir de faire leurs achats dans les magasins afin d’empêcher l’argent de circuler dans le système bancaire. L’objectif est de nuire à l’économie du pays et de faire pression sur le régime clérical chiite pour qu’il fasse davantage de concessions.

Des photos d’Iran diffusées sur les réseaux sociaux cette semaine montrent de nombreux magasins fermés à la suite de la grève.

Correction : Lorsque l’article a été publié, il contenait une image montrant des manifestants en deuil en Irak, et non en Iran. L’image a été supprimée à 08.17

Publié :

Publié: 08.12.22 à 07:58

Mis à jour : 08.12.22 à 08h30

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.