« Malgré la très bonne santé financière de notre ville et des ratios meilleurs que la moyenne nationale […]les projections réalisées sont sans appel : sans de nouveaux efforts budgétaires, il sera très difficile, voire impossible de réaliser le programme pour lequel nous avons été élus », indiquait, en ouverture de ce débat d’orientation budgétaire, le…
« Malgré la très bonne santé financière de notre ville et des ratios meilleurs que la moyenne nationale […]les projections réalisées sont sans appel : sans de nouveaux efforts budgétaires, il sera très difficile, voire impossible de réaliser le programme pour lequel nous avons été élus », indiquait, en ouverture de ce débat d’orientation budgétaire, le maire d’Anglet, Claude Olive.
Il soulignait que le plan prévisionnel d’investissement, jusqu’à la fin de ce mandat, est de 143 millions d’euros, inflation comprise. « Il comprend le socle indispensable pour maintenir notre patrimoine en bon état, mais aussi la création de nouveaux équipements structurants, comme la galerie Pompidou (nouveau bâtiment proche de la Villa Beatrix Enea, NDLR), le centre aquatique, la Maison de l’environnement à Izadia, la médiathèque, mais aussi de nouveaux projets de voirie et d’espaces publics. »
Pour le maire d’Anglet, Claude Olive, de nouveaux efforts budgétaires sont nécessaires.
Émilie Drouinaud/SUD OUEST
Mais la prévision d’inflation à 6 %, qui impacte la masse salariale, qui représente 60 % du budget de fonctionnement de la ville, la facture énergétique, appelée à passer de 1 million d’euros en 2022, à 3,8 millions en 2023, la flambée des prix des matières premières et la remontée des taux d’intérêt, engendrent des conséquences sur le budget de la ville.
Où trouver de l’argent ?
Les leviers pour trouver de nouvelles sources de revenus ne sont pas très nombreux. « Nous ne nous interdisons rien et plusieurs hypothèses sont actuellement à l’étude pour lesquelles nous aurons l’occasion de revenir dans les prochains mois », indiquait le maire d’Anglet. Parmi les pistes, outre la fiscalité, il y a la recherche de subventions et la création de nouvelles ressources, par exemple, en instituant le stationnement payant. Dans ce contexte, « le maintien d’une qualité de service nécessaire auprès des citoyens et des associations », reste pour Claude Olive une priorité.
Après le maire d’Anglet, son adjoint aux finances, Patrick Chasseriaud est entré dans les détails plus techniques. En rappelant, que les taux de fiscalité étaient restés inchangés depuis 2012. Il évoquait les simulations réalisées. « Selon l’augmentation retenue, le produit fiscal supplémentaire pourrait aller de 2,48 millions d’euros à 3,05 millions d’euros en 2023, inflation comprise. »
Gaz et électricité explosent
Pour les dépenses de fonctionnement, « nous subissons une poussée inflationniste sans précédent », insistait Patrick Chasseriaud, « principalement sur les dépenses d’énergie. » Il précisait que la facture de gaz prévue en 2023 atteindrait 960 000 euros. « Une progression de 122 % ».
Patrick Chasseriaud a évoqué l’explosion des factures de gaz et d’électricité. Émilie Drouinaud/SUD OUEST
L’électricité atteindrait un montant de 3,8 millions d’euros pour 8 250 kW/h consommés. La facture était de 1,35 million d’euros en 2021, pour 7 800 kW/h. Celle de 2022 est attendue autour de 2 millions d’euros. Pour y faire face, le financier de la majorité municipale évoque « l’application de l’amortisseur électricité, contenu dans la loi de finances ». Mais l’État n’en a pas encore fait connaître les modalités. La deuxième mesure évoquée concerne les effets du plan de sobriété énergétique mis en place par la ville.
Pour le financement des investissements envisagés en 2023, il évoque l’inscription, dans le prochain budget, d’un emprunt d’équilibre de 11,5 millions d’euros. « Tous ces chiffres seront affinés d’ici au vote du budget primitif. »
Mauvais moment
Ce débat n’a pu avoir lieu en novembre comme d’habitude. Et le budget primitif ne sera présenté qu’au début de 2023 au lieu de décembre. En cause, les incertitudes sur le niveau des aides de l’État. Ce qu’a confirmé Sandrine Derville. La cheffe de file de la liste d’opposition Vivement Anglet connaît le sujet pour être aussi vice-présidente du Conseil régional, en charge des finances.
Sandrine Derville craint les conséquences de l’augmentation des impôts sur les ménages. Émilie Drouinaud/SUD OUEST
Sur la hausse des taux de fiscalité, Sandrine Derville juge que « cette hausse de 3 à 5 % arrive au plus mauvais moment et va impacter les ménages, dans un contexte d’inflation très difficile. Nous vous le disons depuis plusieurs années, il aurait peut-être été préférable d’augmenter légèrement, et de façon progressive, la fiscalité, pour se dégager progressivement des marges de manœuvre, et éviter d’avoir à le faire brutalement une fois dans l’impasse. »
