Balado #Science360. Dr Marius Geantă, à propos du lien entre le virus de la rougeole et l’apparition d’une forme d’encéphalite sévère

Balado #Science360.  Dr Marius Geantă, à propos du lien entre le virus de la rougeole et l’apparition d’une forme d’encéphalite sévère

Lors de l’édition du 7 février 2023 de l’émission #știința360 sur Radio Romania Cultural, le Dr Marius Geantă, président du Centre d’innovation en médecine, a commenté le top hebdomadaire Essential Covid-19 sur Raportuldegardă.ro.

Voici l’actualité de la semaine évoquée dans ce podcast :

  • Une “coopération” entre variants génétiques du virus de la rougeole peut expliquer l’apparition d’une forme d’encéphalite sévère plusieurs années après une infection aiguë

“La panencéphalite sclérosante subaiguë, comme son nom l’indique, est une maladie qui entraîne des lésions irrémédiables du système nerveux central, loin d’être infectée par le virus de la rougeole. Ce que nous savons, c’est que, dans la grande majorité des cas, la situation se résout, soit par le fait que la personne, en particulier les enfants, soit guérit de la maladie, soit a été vaccinée et a une forme bénigne de la maladie. Il y a cette minorité de cas où, à distance (de l’infection par le virus de la rougeole), ce trouble très grave survient.

abonnement

Si nous comprenons le mécanisme, il est très important de comprendre comment agir, soit pour prévenir, soit pour intervenir thérapeutiquement de plus en plus efficacement. L’explication réside dans une interaction entre la protéine F normale, la protéine de fusion du virus (l’une des protéines que le virus produit pour infecter les cellules humaines puis remplir sa fonction) et la protéine F mutante du virus. Cette interaction entre les deux types de protéines conduit en fait au développement de ces troubles neurologiques. Les implications sont importantes une fois ce mécanisme décrypté. D’une part, elle remet en cause la présence de ces protéines mutantes, mais aussi l’interaction entre elles, créant des opportunités d’interventions thérapeutiques ciblées. Nous espérons voir des développements de médicaments dans un proche avenir.

L’un des messages anti-vaccins qui m’est parvenu récemment à propos du SRAS-CoV-2 est que, s’il s’agissait d’un virus naturel, il n’aurait dû infecter qu’un seul organe, alors qu’à propos du SRAS-CoV-2, nous savons qu’il provoque un dysfonctionnement dans plusieurs organes. C’est également le cas du virus de la rougeole. On sait qu’elle peut affecter plusieurs organes, dont le système nerveux central. J’ai apporté cette précision parce que nous sommes dans une phase du point de vue de la communication publique où les voix, y compris celles à profil médical, se font entendre de plus en plus véhémentes, propageant des idées qui n’ont en réalité aucun fondement scientifique. Si ces idées parviennent aux gens et ne sont pas entièrement filtrées, elles pourraient avoir des effets dévastateurs sur la santé publique dans la période à venir.”

  • Le COVID-19 est une cause importante de décès chez les enfants et les jeunes aux États-Unis

“Au début de la pandémie, il y avait diverses hypothèses qui tentaient d’expliquer pourquoi les enfants sont moins infectés. Ce genre d’information selon laquelle les enfants étaient de plus en plus touchés est apparue au début de chaque vague pandémique ou à mesure que de nouvelles variantes du virus apparaissaient. C’était une question légitime car les stratégies de fermeture/ouverture d’écoles, d’entrée/sortie de la communauté des enfants, etc. en dépendaient aussi.

Cette étude est très importante car elle fait une coupe transversale à un certain moment dans le temps. La période est également très importante, entre août 2021 et juillet 2022, car nous parlons d’une période au cours de laquelle les campagnes de vaccination dans de nombreux États étaient très avancées, ainsi qu’aux États-Unis. Les vaccins étaient déjà disponibles pour les enfants également, nous parlons d’un contexte extrêmement pertinent de ce point de vue. La découverte que le COVID-19 est une cause importante de décès chez les enfants et les jeunes devrait nous donner matière à réflexion. La mortalité causée par le COVID-19 figure, selon cette analyse, parmi les 10 principales causes de décès dans la catégorie d’âge 0-19 ans.

Il faudra peut-être replacer les choses dans un contexte plus large, la mortalité est exceptionnelle dans la tranche d’âge 0-19 ans et, en général, sauf pour le domaine de la traumatologie, des accidents, etc., le risque individuel compte beaucoup. Il y a des enfants, malheureusement, qui naissent avec des maladies héréditaires, génétiques, certaines maladies rares, certains types de cancer qui peuvent mener à cette issue tragique. Cette image de COVID-19 est pertinente pour comprendre ce qui rend les enfants qui ont atteint cette situation tragique plus vulnérables que les autres enfants et pour indiquer aux groupes ou catégories à risque la nécessité d’une vaccination ciblée.”

  • L’immunothérapie anticancéreuse n’interfère pas avec l’immunité conférée par la vaccination COVID-19

“En ce qui concerne les patients atteints de cancer, le traitement par chimiothérapie, qui est un outil extrêmement utilisé, a également été évoqué. De même, les immunothérapies ont été évoquées au motif qu’il y aurait des interférences. Les immunothérapies réveillent en fait le système immunitaire de l’organisme, qui recommence à reconnaître les cellules cancéreuses et à les attaquer, les détruisant et provoquant ainsi l’effet anti-tumoral. Il y a ce point d’interrogation, amplifié par de nombreuses personnes, comme si la vaccination, qui nécessite aussi une activation du système immunitaire, mais pour reconnaître le virus SARS-CoV-2, pouvait interférer avec les immunothérapies. De nombreux arguments ont été apportés qui provenaient du domaine de la recherche fondamentale, ils faisaient référence à des mécanismes.

Immédiatement après le début de la vaccination, j’ai eu pas mal d’exemples de patients qui suivaient une immunothérapie, se sont fait vacciner et n’avaient absolument aucun problème. Bien sûr, je mentionne encore une fois, il fallait plus de temps pour avoir des études avec peut-être une conception plus précise qui donnerait du poids aux premières conclusions. La découverte est que l’immunothérapie chez les patients cancéreux n’a pas interféré avec la réponse immunitaire obtenue à la suite de la vaccination.”

Autres actualités évoquées dans l’émission :

  • L’exercice après la vaccination contre la grippe ou le COVID-19 augmente les niveaux d’anticorps sériques
  • Un intervalle prolongé entre la vaccination et l’infection améliore l’immunité hybride contre les variantes du SRAS-CoV-2

L’émission peut également être écoutée sur la chaîne YouTube Raportuldegardă.ro :

Lecteur vidéo YouTube

Lire aussi :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.