14 feb 2023 om 05:02
Douze femmes seront devant le tribunal mardi et mercredi pour des soupçons de crimes terroristes. Ils étaient soupçonnés d’être membres de l’État islamique (EI). L’un d’eux est soupçonné d’avoir utilisé une femme yézidie comme esclave.
Cette affaire est une première. C’est la première fois qu’aux Pays-Bas quelqu’un est jugé pour un crime contre les yézidis.
Les Yézidis sont une minorité religieuse et ethnique kurde qui vit principalement dans le nord de l’Irak. Là, ils ont été attaqués par l’EI à partir de 2014.
Des centaines de milliers de Yézidis ont fui dans les montagnes. Des milliers d’hommes y ont été tués par l’EI et enterrés dans des fosses communes. Des femmes et des enfants ont été kidnappés et maltraités. Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’EI a commis un génocide contre la population.
La femme soupçonnée d’appartenir à l’EI et jugée mardi aurait utilisé une femme yézidie comme esclave en 2015. Elle est soupçonnée de crime contre l’humanité.
Une autre femme qui doit comparaître devant le tribunal mardi est soupçonnée de pillage. Les dix autres suspects sont soupçonnés d’avoir été membres d’une organisation terroriste.
Femmes ramenées de Syrie en novembre
Les douze femmes ont été ramenées de Syrie en novembre. A cette époque, ils étaient dans des camps et vivaient dans de mauvaises conditions. Leur retour a été controversé, craignant pour la sécurité nationale.
Néanmoins, le cabinet a décidé de ramener les femmes et leurs 28 enfants pour s’assurer qu’ils n’échapperaient pas à leur punition. Ils ont été immédiatement arrêtés à leur arrivée. Les enfants ont été remis au Conseil de protection de l’enfance.
Les suspects ont tous la nationalité néerlandaise et pourraient venir aux Pays-Bas s’ils n’avaient pas été interpellés et arrêtés. “Alors on ne peut plus les surveiller et c’est un risque que je ne peux pas prendre”, avait alors déclaré le ministre Dilan Yesilgöz (Justice et Sécurité).
Mardi, sept femmes comparaîtront devant le tribunal de Rotterdam. En fin d’après-midi, l’audience est contre le suspect qui a utilisé une femme yézidie comme esclave. Les procès contre cinq autres anciennes femmes de l’EI suivront mercredi.
Dans tous les cas, il s’agit d’une séance pro forma. On ne sait pas encore quand commencera le traitement de fond des affaires. Ces dernières années, plusieurs femmes ont été condamnées pour leur appartenance à l’EI.