Bagneux : le Petit musée de la paix des écoliers de Joliot-Curie a séduit le jury du Prix Ilan-Halimi

Bagneux : le Petit musée de la paix des écoliers de Joliot-Curie a séduit le jury du Prix Ilan-Halimi

« Petit musée pour la paix. » C’est le titre du projet réalisé par les élèves d’une classe de CM1 et CM2 de l’école élémentaire Joliot-Curie, à Bagneux (92), et qui leur a valu de recevoir cette semaine le prix du jury de la cinquième édition du prix Ilan-Halimi. Un prix éponyme en hommage au jeune homme de 23 ans, torturé à mort en 2006 et devenu le symbole de la haine antisémite, qui récompense depuis 2018 les collectifs, scolaires ou non, ayant réalisé « une action contribuant à faire reculer les préjugés racistes et antisémites » selon les termes du ministère de la Culture.

« L’idée était de former des adultes tolérants », explique Elsa Bouteville, la professeure qui a organisé et supervisé la première participation de l’école de Bagneux au concours. « C’était aussi l’occasion de parler de cette tragédie avec les enfants, de rappeler que l’antisémitisme est quelque chose qui existe toujours. Et que, derrière l’histoire d’Ilan, il y en a plusieurs : celle des Juifs, de la Shoah, et des religions. »

À l’initiative des élèves, un lieu d’exposition a donc été aménagé dans une salle de l’école, au sein même de la cité de la Pierre-Plate où a été séquestré Ilan Halimi en 2006. Avec sur les murs de ce « petit musée », trente œuvres réalisées par 24 enfants (citations, collages, dessins…) pour évoquer Ilan Halimi, la paix, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. On y trouve aussi un mur dédié à la laïcité, des drapeaux français et algériens évoquant la colonisation disposés autour d’une « table de la fraternité », ou encore une fresque autour de la colombe de la paix du street-artiste Banksy.

Des visites ont été assurées auprès des parents d’élèves et habitants par les écoliers eux-mêmes, pendant deux mois, l’année dernière. Un investissement remarqué tout particulièrement par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui a remis en main propre la récompense à cinq des écoliers, saluant « une belle leçon d’espoir ».

« Cela envoie un message positif pour les jeunes de banlieue »

« Elle aimerait que le musée soit rouvert », rapporte la professeure. « C’est aussi la première fois qu’une école élémentaire est récompensée. Ils ont fait une dérogation, précise-t-elle avec fierté. C’est un prix d’autant plus symbolique que l’école est juste derrière le lieu du drame. En quelque sorte, la justice a été rendue. »

L’enseignante et cinq élèves ont été conviés au ministère de la Justice ce lundi 13 février, jour anniversaire de la mort d’Ilan Halimi, pour y recevoir leur Prix du jury, en présence du garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti, du ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye et de la ministre déléguée en charge de l’Égalité des chances et de la Diversité, Isabelle Rome. « Cela envoie un message positif pour les jeunes de banlieue, c’est hyper-valorisant », se félicite Elsa Bouteville.

« Car bien sûr que la réussite est possible », affirme-t-elle. De son côté, la maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable (PCF), a exprimé « beaucoup d’émotion et une grande fierté » pour la remise de ce prix.

Deux autres écoles, d’Angerville (Essonne) et de Saint Amand Montrond (Cher), ont reçu le prix du Jury. Le Grand Prix a été attribué au centre scolaire du quartier des mineurs du centre pénitentiaire de Liancourt (Oise).

Les cinq élèves et leur professeure ont ensuite été reçus à Matignon, le lendemain mardi, avant de poursuivre par une visite de l’Assemblée Nationale, puis du Mémorial de la Shoah, à Paris.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.