Après le Covid, l’alarme sur les tumeurs revient mais que des sous pour le plan oncologique

Après le Covid, l’alarme sur les tumeurs revient mais que des sous pour le plan oncologique

De nouveaux cas en hausse, des financements toujours en jeu ou presque. L’Italie, qui s’apprête à célébrer la Journée mondiale contre le cancer le 4 février, enregistre l’effet rebond des nouveaux diagnostics de cancers après la période de black-out de deux ans due à la pandémie : 390 700 diagnostics en 2022 contre 370 600 en 2020, soit une augmentation de 14 100 cas. Et si la nouvelle année commençait par la double bonne nouvelle d’armes fondamentales pour la lutte contre les tumeurs comme le déblocage en Conférence Etat-Régions de l’Entente sur le Plan National de Cancérologie 2023-2027 et la transposition (après huit ans de règlement européen de 2014 sur les essais cliniques, les fonds nécessaires manquent toujours.

Le nœud ressource : Plan Oncologie en recherche de fonds

La promesse véhiculée dans la loi de finances de 10 millions – en tout cas des miettes – à allouer à l’oncologie en 2023 et 2024 (20 millions en tout) ne s’est jamais concrétisée pour le ministre de la Santé. Horace Schillaci, chercheur et oncologue, est particulièrement prudent. “La prévention et le traitement du cancer sont au sommet des priorités du ministère”, a déclaré Schillaci avant la Journée mondiale contre le cancer. Et pour les moyens, après le flop enregistré dans la manœuvre, on attend l’arrivée d’un amendement inscrit au décret Milleproroghe en cours d’examen par le Parlement “visant à créer – a rappelé le ministre – un Fonds spécial pour la mise en œuvre du Plan Oncologie national, qui commencerait par une dotation initiale de 10 millions pour chaque année ».

Les investissements dans la prévention sont cruciaux

Le cancer reste la deuxième cause de décès dans le monde, avec 10 millions de décès en 2020, dont plus d’un tiers pourraient être évités grâce à des stratégies de prévention adéquates, une intervention précoce et des traitements de qualité en temps opportun. En Italie, la musique ne change pas : le tableau est dramatique mais beaucoup pourrait être fait et le ministre Schillaci lui-même nous le rappelle : « 40 % des cas de cancer et 50 % des décès par cancer peuvent être évités en intervenant sur les facteurs de risque évitables ». D’où l’annonce de nouvelles campagnes sur les modes de vie sains et corrects dès l’école primaire. Les investissements dans la prévention sont certes indispensables, mais là aussi il faut des ressources et des stratégies, pas limitées au seul secteur de la santé et au seul ministère de la Santé, qui vient de programmer pour sa part un plan de 76 millions (dont fonds FEDER et co -financement) pour améliorer le dépistage au Sud dans le cadre des premiers 625 millions de PON Equité en santé.

Priorités : du dépistage aux modes de vie

Après l’effondrement dû au Covid, les programmes de dépistage sont revenus à des niveaux pré-pandémiques, mais la barre est toujours basse et fragile, comme l’atteste le rapport “Chiffres du cancer” fin 2022 : pour la mammographie nous sommes à 46 % de couverture, 30 % pour le côlon et le rectum et 35 % pour le col de l’utérus. Avec de grands écarts entre les différentes régions du pays et pour combler l’écart sous la bannière du slogan du 4 février « Combler l’écart de soins », encore une fois, un financement adéquat est nécessaire. Idem pour la promotion des modes de vie où l’Italie, traditionnellement protégée par le régime méditerranéen, montre le flanc avec 33 % d’adultes en surpoids et 10 % d’obèses, 24 % de fumeurs et 31 % de sédentaires contre 23 % en 2008. « Investir dans la prévention aussi en tirer parti des comportements individuels et collectifs signifie moins de malades à l’avenir, un avantage en termes de santé et de durabilité du NHS” – prévient encore le ministre de la Santé Schillaci – mais dans un système de santé avec les ressources après l’ébriété des crédits pour faire face avec le Covid, le Plan National Oncologie, promu en termes de contenu, risque aussi de rester sur le papier.

Les autres défis qui restent à relever

Les défis à relever, outre la prévention qui est la première étoile directrice, sont nombreux : combler l’écart avec les pays moteurs de l’UE en matière d’essais cliniques, prendre en charge adéquatement les patients chez qui, grâce aux nouvelles thérapies, la maladie devient de plus en plus chronique, compléter les réseaux oncologiques régionaux, approuver une loi qui reconnaît enfin le droit à l’oubli oncologique pour les 27 % (plus d’un quart) des personnes guéries après un diagnostic de cancer, soutenir la recherche, l’innovation et la numérisation, rendre entièrement disponibles les tests de dernière génération qui avec la génomique permettent des interventions personnalisées. Il suffit de penser au cancer du sein, le plus répandu : ici, fin 2020, le Parlement a inauguré un fonds de 20 millions pour l’achat de tests génomiques destinés à 10 000 patientes opérées du sein, afin de pouvoir identifier celles à haut risque de récidive de la maladie à 10 ans et intervenir en conséquence. Mais après deux ans, seulement la moitié des patients éligibles se sont vu prescrire ce test.

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