08 mrt 2023 om 12:26
Un Thaïlandais a été condamné à deux ans de prison pour avoir vendu des calendriers de canards jaunes. C’est ce qu’a décidé le tribunal mardi après un procès de six jours.
L’homme de 26 ans a été arrêté le soir du Nouvel An 2020 à son domicile de Bangkok. Les calendriers avec les canards ont été confisqués. Selon les autorités, vendre le calendrier satirique porte atteinte à la monarchie thaïlandaise.
Les responsables ont déclaré que les images et les descriptions ridiculisaient le roi Rama X de Thaïlande. L’homme a donc été accusé d’insulte à la monarchie.
L’homme avait déjà été condamné à trois ans de prison. Mais parce que son témoignage a été jugé utile, la peine a été réduite à deux ans. Il nie les allégations. Il souligne qu’il n’a vendu que les calendriers et, selon lui, n’est pas responsable du contenu.
Il a vendu les calendriers via la page Facebook pro-démocratie Ratsadon. Les groupes d’action veulent que leur pays devienne une démocratie. Le canard en caoutchouc jaune symbolise le mouvement de contestation qui veut réformer la monarchie en Thaïlande.
La loi est utilisée pour réprimer la critique de la monarchie
Selon Human Rights Watch, la condamnation est un autre signe que la liberté d’expression est restreinte en Thaïlande. L’organisation de défense des droits de l’homme estime que l’homme doit être libéré immédiatement. Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a également déclaré dans un communiqué que le gouvernement ne devrait pas interdire la critique de la monarchie.
L’homme a été condamné en vertu de l’article 112 du code thaïlandais. Il stipule que “quiconque calomnie, insulte ou menace le roi, la reine, l’héritier du trône ou le régent sera puni d’un emprisonnement de trois à quinze ans”.
La loi a longtemps été utilisée pour étouffer les critiques à l’encontre de la monarchie thaïlandaise. Le nombre de personnes arrêtées pour insulte à la monarchie a considérablement augmenté ces dernières années.
Au moins 1 890 personnes, dont 284 mineurs, ont été inculpées depuis juillet 2020. Au cours de ce mois, des manifestations de masse ont commencé, contre lesquelles la police a réprimé durement. Dans au moins 228 cas, c’est une insulte à la monarchie.