face au manque de professionnels, les acteurs du secteur se mobilisent

face au manque de professionnels, les acteurs du secteur se mobilisent

Logiciels malveillants, vols de données personnelles, ingérences étrangères… Le nombre de cyberattaques ne cesse d’augmenter, alors que les entreprises et les institutions peinent à recruter de nouveaux talents.

15 000 postes non pourvus dans le secteur de la cybersécurité en 2021. Ces chiffres, publiés par le cabinet Wavestone en mars dernier, font état d’un manque d’effectif très important dans cette branche essentielle du numérique. Un problème, alors que les attaques informatiques sont en hausse en France (+37% entre 2020 et 2021) et paralysent chaque jour des entreprises et des institutions. Récemment, l’hôpital André Mignot du Chesnay-Rocquencourt ou encore le département de la Seine-et-Marne sont devenus les cibles de cyberattaques d’ampleur.

Pour pallier ce phénomène, écoles et futurs employeurs travaillent à renforcer leur vivier de jeunes recrues.

Licence, bachelor, master dans des écoles d’ingénieurs… Les offres de formation ne cessent de se multiplier pour répondre aux besoins du marché où la demande se concentre principalement sur des postes de consultants, d’architectes et d’ingénieurs en cybersécurité (52% des offres d’emploi).

L’EPITA (une école d’ingénieur en intelligence informatique) vient justement d’ouvrir un nouveau cursus en trois ans spécialisé en cybersécurité, dans les locaux du Campus Cyber, inauguré en février dernier à la Défense.

Pour Marion, qui étudie au sein de ce bachelor, le manque de professionnels dans le secteur s’explique entre autres par l’absence de communication dans le secondaire. “Quand je suis arrivée dans l’école, je ne connaissais pas du tout le monde de la cybersécurité. Ce n’est pas un milieu qui est très montré au lycée et dans les enseignements en dehors de l’EPITA“, explique la jeune femme de 22 ans, au micro de France 3 Paris Île-de-France.

Les services secrets français, la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) sont depuis quelque temps à l’initiative de campagnes de recrutement auprès de jeunes étudiants en ingénierie. Objectif ? Leur apprendre à défendre la France dans l’espace numérique, devenu selon le service de renseignement “un lieu de confrontation“… Preuve, s’il en faut, que le secteur manque de cerveaux.

Début décembre, à l’occasion d’une journée de concours organisée par les services secrets, 500 étudiants issus de 33 écoles d’ingénieurs ont tenté de résoudre des épreuves imaginées par la direction technique de la DGSE.


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Cybercriminalité : La DGSE recrute



©France3PIDF

Nous avons besoin de gens dans l’informatique, dans les télécoms et dans les réseaux. Nous cherchons des gens qui ont […] une grande loyauté vis-à-vis de leur pays, qui sont très engagés pour la France“, raconte, sous couvert d’anonymat, l’un des membres de la DGSE aux équipes de France 3 PIDF.

Afin d’attirer les jeunes recrues qui se dirigent le plus souvent vers le secteur privé, la DGSE a notamment dû revoir ses salaires à la hausse. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) révèle en effet que 79% des professionnels ayant cinq ans ou moins d’expérience dans le domaine de la cybersécurité travaillent dans le secteur privé, contre 14% dans une administration publique ou une collectivité territoriale (enquête menée en 2021 sur 2 381 répondants).

Si le manque de professionnels se fait particulièrement ressentir, les métiers de la cybersécurité n’ont pourtant pas à rougir de leur potentiel attractif. En effet, 80% des nouveaux entrants dans la profession sont en CDI, selon la même enquête, et la majorité d’entre eux (32%) gagne entre 35 000 et 45 000 euros par an.

La satisfaction au travail est également un argument de vente : 88% des jeunes professionnels du secteur s’en disent satisfaits.

Avec Laurence Barby et Antoine Marguet

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