WASHINGTON – Le président américain Joe Biden, un ardent défenseur de la lutte contre le changement climatique, met en colère les alliés environnementaux en approuvant un projet pétrolier et gazier controversé en Alaska.
Le projet Willow, comme on l’appelle, permettra au géant de l’énergie ConocoPhillips de développer trois sites de forage dans la région du North Slope, riche en pétrole, en Alaska.
Le ministère de l’Intérieur présente l’annonce d’aujourd’hui comme une réduction “substantielle” de la portée du projet, qui prévoyait à l’origine cinq sites de puits.
La décision exige également que ConocoPhillips renonce aux droits de forage sur environ 275 kilomètres carrés de terres dans la région, connue sous le nom de National Petroleum Reserve-Alaska.
Cela n’a pas apaisé les critiques des militants du climat qui considèrent le projet comme une “bombe à carbone” qui pourrait produire 300 millions de tonnes de pollution et favoriser la dépendance aux combustibles fossiles.
Le directeur exécutif du Sierra Club, Ben Jealous, déclare qu’il est impossible d’exagérer l’impact négatif qu’un projet massif de combustibles fossiles sur des terres publiques pourrait avoir sur la lutte contre le changement climatique.
“La pollution par le carbone qu’il rejettera dans l’air aura des effets dévastateurs sur nos communautés, la faune et le climat”, a déclaré Jealous dans un communiqué.
“Nous en subirons les conséquences pendant des décennies.”
Pour atténuer le coup politique, l’administration s’apprête à limiter le développement ultérieur de la région, en protégeant plus de 52 000 kilomètres carrés déjà désignés comme “zones spéciales” sur le plan écologique.
Biden interdit également les futurs baux pétroliers et gaziers offshore sur une bande d’environ 11 500 kilomètres carrés sous les vagues de l’océan Arctique.
Jealous dit que si le Sierra Club soutient les nouvelles protections “sans précédent” dans l’Arctique, le feu vert de Willow pourrait signifier que tout cela n’a servi à rien.
“La décision d’approuver le projet Willow pourrait très bien anéantir bon nombre de ces avantages climatiques et écologiques”, a-t-il déclaré.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 13 mars 2023.
La Presse canadienne
