Environ 150 Rohingyas sont arrêtés par le Myanmar alors qu’ils tentent de fuir vers la Malaisie

Environ 150 Rohingyas sont arrêtés par le Myanmar alors qu’ils tentent de fuir vers la Malaisie

AFP

Les autorités birmanes ont arrêté environ 150 Rohingyas soupçonnés d’avoir tenté de fuir vers la Malaisie, a indiqué vendredi un responsable à l’AFP.

Le groupe d’hommes, de femmes et d’enfants a été arrêté dans le canton de Thanbyuzayat, dans le sud du Myanmar, a déclaré le responsable, demandant l’anonymat car ils n’étaient pas autorisés à parler aux médias.

Le responsable n’a pas précisé pourquoi le groupe avait été arrêté, mais la minorité musulmane est confrontée à des restrictions sur les déplacements à l’intérieur du Myanmar, où des groupes de défense des droits affirment vivre dans des conditions proches de l’apartheid.

“Ils se cachaient à proximité dans une forêt vallonnée entre deux villages… Nous avons commencé à les arrêter depuis tard hier soir après avoir reçu une dénonciation”, a déclaré la source de sécurité.

Selon les premières informations, le groupe avait voyagé par bateau depuis l’ouest de l’État de Rakhine et prévoyait de se rendre en Thaïlande puis en Malaisie par la route, a déclaré le responsable.

Un certain nombre de non-Rohingyas soupçonnés de trafic avec le groupe ont également été arrêtés et la police recherchait une trentaine de personnes supplémentaires, selon la source.

Une répression militaire au Myanmar en 2017 a envoyé des centaines de milliers de Rohingyas fuir vers le Bangladesh voisin avec des histoires poignantes de meurtre, de viol et d’incendie criminel.

Le Myanmar fait face à des accusations de génocide devant le plus haut tribunal des Nations Unies à la suite de l’exode massif.

Largement considérés au Myanmar comme des intrus du Bangladesh, les Rohingyas se voient refuser la citoyenneté – ainsi que l’accès aux soins de santé et à l’éducation – et ont besoin d’une autorisation pour voyager.

Les arrestations interviennent quelques jours après que la junte a déclaré qu’elle commencerait à accueillir les membres de la minorité vivant au Bangladesh dès le mois prochain dans le cadre d’un programme pilote de rapatriement.

Le plan verrait le Myanmar “rapatrier environ 1 500 personnes déplacées”, a déclaré vendredi un média officiel citant un haut responsable des affaires frontalières.

Le responsable des frontières n’a pas donné de calendrier précis et a ajouté que le Myanmar n’avait “pas encore reçu de réponse” au plan.

Les Rohingyas de retour seraient placés dans un “camp de transit pour une courte période” avant d’être réinstallés dans 15 villages, a indiqué le responsable.

“Pour leur sûreté et leur sécurité, nous avons des postes de police à proximité des 15 villages”, a-t-il ajouté.

Des milliers de Rohingyas risquent leur vie chaque année en faisant de périlleux voyages depuis des camps au Bangladesh et au Myanmar pour atteindre la Malaisie et l’Indonésie à majorité musulmane.

Le chef de la junte birmane Min Aung Hlaing, qui a qualifié l’identité rohingya d'”imaginaire”, était à la tête des forces armées lors de la répression de 2017.

AFP

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