« Il en a fallu du courage à cette maman pour dénoncer son fils à la police », estime Élodie Seyller, substitute du procureur de la République en préambule de ses réquisitions à l’encontre d’un jeune homme de 20 ans au moment des faits. Samuel (le prénom a été modifié) vit chez sa mère à Thionville. Il a, comme beaucoup de jeunes, mal vécu le confinement de 2020 et l’isolement qui l’a fait décrocher de ses études. Il s’enfonce alors dans la dépression et consomme de plus en plus de cannabis. Mais fumer à un coût et son argent de poche ne suffit pas à financer ses besoins accrus. Alors Samuel achète et revend et se livre à un trafic via Snapchat. Sa mère impuissante assiste à la descente aux enfers de son fils et finit par craquer. Le 11 décembre 2022, elle décroche son téléphone et appelle la police expliquant que son fils s’adonne depuis quelques mois à un trafic de produits stupéfiants à Thionville.

« Vous n’étiez pas à la rue »

Lorsque les représentants des forces de l’ordre débarquent au domicile, ils trouvent le fiston dans les communs de l’immeuble en possession de produits stupéfiants. Une perquisition menée ensuite dans sa chambre va leur permettre de mettre la main sur 26,1 grammes d’herbe de cannabis et 18 grammes de résine de cannabis, une balance de précision et près de 800 euros en liquide. « Vous n’étiez pas à la rue », constate le président du tribunal, Philippe Rousseau qui s’étonne que le jeune majeur soit « apparu d’un coup dans le viseur de la police et de la justice ». Samuel qui, placé en garde à vue, a subi « un électrochoc », comme le révèle son avocate, Maître Goedert, a depuis repris les rênes de sa vie. Il a néanmoins été reconnu coupable et condamné à une peine de quatre mois de prison avec sursis.