L’hôpital a été condamné pour avoir tenté de donner “un vrai corps de femme” à une mineure qui n’était ni fille ni garçon.

C’est une histoire qui a suscité l’indignation et le débat en France. Ni fille ni garçon, une personne mineure s’est vu donné un traitement hormonal pour lui donner un “vrai corps de femme”. L’hôpital qui a effectué cette intervention controversée a récemment été condamné par la justice française. Cette affaire a ravivé le débat sur la question de la reconnaissance des personnes intersexes et la manière dont elles sont traitées dans la société et le système de santé.


Coralie était une enfant intersexe née en 1996. En 1998, à l’âge de deux ans, elle est opérée à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (Huderf) à Bruxelles, afin de “normaliser” son apparence génitale. Cette intervention se fait sans le consentement de ses parents, qui ne sont pas informés des risques encourus. Coralie subit alors une ablation de ses testicules et une reconstruction chirurgicale de son vagin.

Cependant, quelques jours seulement après l’intervention, Coralie est diagnostiquée avec une fistule rectovaginale. Elle doit subir une nouvelle opération, à laquelle s’ensuivent des années de traitements douloureux et traumatisants. Coralie estime encore aujourd’hui souffrir de stress post-traumatique en raison de ces événements.

Enfin, après des années de bataille judiciaire, le tribunal retient la responsabilité de l’Huderf dans cette affaire. Cette décision est confirmée en appel le 7 février 2023.

Dans un communiqué, l’hôpital indique que toute erreur ou accident fait l’objet d’une attention maximale pour en tirer les leçons, mais refuse de communiquer sur ce dossier individuel.

Véronique van der Plancke, l’une des avocates de Coralie, souligne que cette intervention était risquée, non urgente et que le consentement éclairé des parents aurait dû être requis. Elle prend exemple sur la législation maltaise, qui interdit toute intervention chirurgicale sur les enfants intersexes mineurs, sauf pour les opérations nécessaires sur le plan médical.

Cette affaire met en lumière les conséquences traumatiques et irréversibles que peuvent avoir les interventions médicales non consenties sur les enfants intersexes. Le manque de réglementation claire et protectrice pour les enfants intersexes perpétue cette pratique discriminatoire et dangereuse, alors qu’elle devrait être abolie.

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