Thionville : Réactions des frontaliers sur Twitter lors de la paralysie du trafic ferroviaire

Thionville : Réactions des frontaliers sur Twitter lors de la paralysie du trafic ferroviaire

La semaine dernière, des cégétistes avaient paralysé le trafic ferroviaire en occupant le poste d’aiguillage de la gare de Thionville. Ce vendredi noir, sur fond de contestation face à la réforme des retraites, hante toujours des frontaliers à bout de nerfs. Florilège de réactions glanées sur le quai et sur la Toile.

Jean-Michel CAVALLI

Hier à 18:00

| mis à jour hier à 19:44

Parole de frontaliers, ils n’ont : « Pas le temps ! » « Je suis à la bourre, désolé. » « Le… quoi ? Ah vendredi dernier ? Ça va se reproduire, c’est sûr ! Au revoir… » Capter, à la volée, ce public si volatil sur le quai de la gare de Thionville relève de l’exploit. Oui, un authentique exploit qui s’apparente, pour Marie, employée d’un cabinet d’audit domiciliée sur la place financière du Luxembourg, au Kirchberg, « à prendre un train en marche sans un incident technique, une grève de la SNCF ou même un suicide… Personnellement, j’ai abandonné ce mode transport. Je privilégie le covoiturage : c’est aussi très long, mais j’ai l’impression d’avoir, un peu, mon destin entre les mains ».

« Mois d’avril, perso, je (ne) reconduis pas mon abonnement »

Le baromètre de confiance des voyageurs du rail est au plus bas. Pour s’en convaincre, il suffit de survoler le réseau social Twitter où gazouille la colère noire de nombreux “trainophobes”. Caisse de résonance privilégiée des déçus du TER, le compte Ex Usager TER Metz-Luxembourg déborde de posts amers.

Certains font passer leur désespoir de manière ironique, comme Jubel qui glisse, sous une photo prise sur l’A31 en plein embouteillage  : « Merci encore @TERNancyMetzLux pour la rentabilité de mon abonnement, les économies faites, la solution plus écologique, le temps gagné et la fatigue en moins ». La réaction de la dénommée Cane Tejada se veut plus frontale : « Mois d’avril, perso, je (ne) reconduis pas mon abonnement, c’est du foutage de… ».

En remontant le fil des publications, une date, plus qu’une autre, exhume une immense frustration. Le souvenir, encore frais, remonte à ce vendredi 24 mars de triste mémoire pour les abonnés. Un jour en enfer, un de plus, durant lequel les “frontas”, victimes collatérales du mouvement de révolte contre la réforme des retraites, sont restés à quai jusqu’à 14 h. À l’origine de cette “avarie” : l’action, menée par l’UL CGT interpro, qui ciblait le poste d’aiguillage de la gare de Thionville.

« Ça va desservir leur cause à 1 000 % »

Abattu, Kyrillos57 évoque les conséquences professionnelles, et personnelles, de cette paralysie du trafic : « Le durcissement et les débordements ne sont pas justifiables, les usagers du rail, eux, font preuve d’une infinie patience. Les travailleurs frontaliers qui n’en peuvent plus ont le choix entre consommer leurs jours de congé, quota de télétravail ou ont déjà donné leur démission ».

Sous le coup de l’émotion, du moins veut-on le croire, le profil Incognito a tenté de lancer la révolte : « Ils sont max 50. Prochain blocage, on descend. Regardez le nombre de personnes sur les quais […] Donc prochaine fois, direction le poste ». Cet appel à l’affrontement n’a pas eu l’écho attendu. Tant mieux.

De son côté, AC s’interroge, à haute voix, sur le bien-fondé de s’en prendre à une caste finalement peu concernée par cet allongement de l’âge de départ à la retraite : « C’est dommage, ça va desservir leur cause à 1 000 %. Ils se trompent de cible s’ils veulent essayer de convertir des frontaliers prêts à aller en retraite à 65 ans ». L’argument paraît valable. Reste à voir s’il sera pris en compte par les syndicalistes visés à l’avenir.

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