Au Sénégal, la relation entre la France et l’Afrique a souvent été controversée, notamment en raison de l’influence historique de la France sur ses anciennes colonies africaines. Toutefois, récemment la France a tenté de changer cette perception en adoptant une nouvelle stratégie de « neutralité » dans ses relations avec le Sénégal et d’autres pays africains. Cette nouvelle approche a été centrée sur la promotion de la coopération économique et le renforcement des échanges culturels. Dans cet article, nous allons examiner les implications de cette nouvelle orientation pour les relations franco-sénégalaises et pour la politique africaine de la France dans son ensemble.
Nadège Chouat, la numéro deux de la cellule Afrique de l’Élysée, a rencontré Ousmane Sonko, le leader de l’opposition sénégalaise, à Dakar lors d’une mission d’opportunité. Ousmane Sonko est candidat à la prochaine élection présidentielle au Sénégal, qui aura lieu le 25 février 2024. Il a profité de cette rencontre pour dénoncer les relations asymétriques entre la France et le Sénégal et veut les rendre plus symétriques s’il remporte l’élection contre Macky Sall.
La rivalité entre Macky Sall, l’actuel chef de l’État du Sénégal et Ousmane Sonko, le président des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), fracture le pays en deux camps. La violence dans les rues de Dakar, ces dernières semaines, à l’occasion du procès de M. Sonko, renvoyé devant la justice pour diffamation, témoigne de cette tension.
À l’issue de l’ultime audience qui s’est tenue sans lui, Ousmane Sonko a été condamné à deux mois avec sursis et une amende de 200 millions de francs CFA (305 000 euros). Ce jugement lui permet de rester éligible, mais il n’est pas débarrassé des menaces judiciaires.
La France est préoccupée par la situation au Sénégal qui est considéré comme son plus important partenaire sur le continent. À moins d’un an du scrutin présidentiel, cette tension oblige la France à un délicat exercice d’équilibre entre les différentes forces politiques. L’enjeu est de préserver les acquis de la coopération entre la France et le Sénégal, en dépit des discours antifrançais.
Le conseiller de l’Élysée se soucie du risque que les choix des différents candidats soient reprochés à la France, qui ne souhaite pas influencer leurs décisions. Il ne faut pas que la France devienne un sujet de politique intérieure. L’enjeu pour la France est de préserver les acquis de sa coopération avec le Sénégal, en dépit des discours antifrançais, attisés dans la région par la Russie.
En somme, la tension politique au Sénégal oblige la France à un délicat exercice d’équilibre entre les différents camps politiques, afin de préserver les acquis de sa coopération avec le pays tout en évitant d’être utilisée comme sujet de politique intérieure. L’issue de l’élection présidentielle sera déterminante pour l’avenir des relations entre la France et le Sénégal.
