Santé et roman : bouffée d’air frais

Santé et roman : bouffée d’air frais

De tous, il y en a un qui se démarque, attirant l’attention de tout visiteur de cette cabane primitive et que, ci-dessous, nous détaillerons :

Au centre supérieur de la corniche, de petits anges tiennent le carré indicateur avec l’épigraphie perdue.

Aux deux extrémités du front supérieur, on voit la face de la Lune et le Soleil personnifiés, ce dernier ayant malheureusement perdu sa coiffe caractéristique à rayons.

Les mythologies antiques se réfèrent à Hélio et Selene (Soleil et Lune) comme des dieux jumeaux qui régissent le cycle quotidien. Aucun d’eux ne l’emporte sur l’autre puisqu’après qu’Hélios a terminé son voyage dans le ciel, Selene commence le sien lorsque la nuit recouvre la terre.

Ce voyage d’est en ouest présente une ressemblance évidente avec l’existence humaine, puisque comme le soleil nous transitons dans la réalité consciente et comme la lune dans celle qui dort. Et par extension et de la même manière, ils doivent gouverner dans la vie et dans la mort.

Il n’est donc pas surprenant que les intéressés aient choisi ces dieux comme représentation du transit de la vie.

À côté de ces dieux, se détachant derrière une belle draperie, apparaissent avec une élégance raffinée les deux porteurs qui tiennent le rouleau fermé qui a exposé les actions menées dans l’histoire de sa vie et que, comme une référence, ils doivent présenter au gardiens du seuil.

Les causes, les conséquences et les résultats de toutes ses œuvres y seront jugés dans son destin.


Le large visage sépulcral est orné des ondulations typiques qui font référence au flux onirique du dormeur et qui sont connues sous le nom de a crié. Celles-ci partent du centre où s’ouvre un espace en forme d’amande.

A l’intérieur il y a une petite figure ailée sculptée sur une sorte de nuage et qui avec un burin a annoté ce qui suit : X LEG EFI LICI TER.

Cette figure, très courante dans l’iconographie romaine officielle et connue sous le nom de Victoria, accompagnait le dieu Mars comme l’un de ses attributs. C’était un symbole de triomphe sur la mort car il déterminait qui réussirait pendant la guerre.

Ses apparitions dans les sarcophages représentaient plus l’esprit de victoire que la déesse elle-même. Alors ici, ce petit scribe ailé évoque l’âme victorieuse.

Sur l’inscription qui apparaît marquée et après consultation de plusieurs diplômés en lettres classiques, il ne semble pas y avoir de quorum sur le sens littéral de la phrase. Cependant, parce que nous croyons aux personnes qui nous les ont fournies, Marga et Chis, il y a certaines options que nous voulons écrire et que nous ne pouvons pas exclure. Ce sont les suivants :

* Je parie sur l’impératif du verbe Lege « te lire ». Le X pourrait être un moyen de diriger l’inscription, sans signification. Lege Feliciter “vous lis, chanceux” (vous êtes sorti de la tombe et pouvez toujours le faire)

** En y réfléchissant, il me vient à l’esprit que (X LEG) pourrait être la Dixième Légion. En consultant, je vois que la X Légion a été envoyée par Jules César précisément en Gaule Narbonnaise (Legio X Gemina). Je ne suis pas en mesure de compléter l’hypothèse précédente avec le reste de l’épigraphie, mais je pourrais associer ladite Légion à la fortune, “heureusement”. LEG(ion)E, en ablatif indique les circonstances de lieu, de temps, de cause… etc “dans, par… Heureusement, par la X Légion” .

Bague en argent soldat romain
avec le chiffre correspondant à sa légion.

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Poursuivant la description de la tombe et terminant la façade symétriquement aux deux extrémités, on trouve la représentation d’un jeune homme avec une crosse de berger, portant un bélier sur ses épaules et un chien de garde à ses pieds.

La première idée qui nous est venue à tous est la représentation du “bon berger”, une scène typique des catacombes chrétiennes qui symbolise le Christ, en tant que berger du troupeau, qui revient avec la brebis perdue. Scène que certains érudits identifient également avec l’acte d’emmener le défunt dans l’au-delà, ce que les figures mythologiques de Mercure et d’Hercule, psychopompes, faisaient également avec les âmes des défunts.

Mais compte tenu des dieux tutélaires qui le précèdent et du fait que le « bon berger » n’a jamais été représenté accompagné d’un chien, on ne peut écarter la figure d’un autre berger qui était également représenté sur les sarcophages romains et dont l’histoire était liée à le repos éternel : le berger Endymion.

Veillant sur le troupeau et toujours avec son chien, animal apparenté au gardien des enfers, Endymion était autrefois représenté, un jeune homme d’une grande beauté et aimé de la déesse de la lune, à qui il rendait visite chaque nuit pour l’embrasser.

Selon la plupart des sources traditionnelles, Endymion a réalisé son aspiration à maintenir à la fois sa jeunesse et sa beauté par le repos éternel, une subvention que Jupiter lui a accordée et qui l’a également libéré de la mort.

Sarcophage romain s.II.
Scène dans laquelle Endymion est endormi.

Mosaïque romaine s.III.
Endymion se trouve loin et heureux dans un rêve sans retour alors qu’il est contemplé par la Lune.

On voit que le nom d’Endymion vient du latin Présenterqui pour les anciens désignait sommeil et induit “sommeil forcé”. Ainsi, par conséquent, c’est aussi le symbole d’une bonne mort ou d’une transition heureuse et chanceuse.

Peut-être que l’Ex Lege de l’inscription a quelque chose à voir avec ce mandat chanceux qui cisèle l’âme victorieuse dans l’épitaphe.

Ce serait comme le baiser que Selene offre chaque nuit à son amant endormi, un souffle de vie dans la mort.

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