2025-01-15 10:43:00
Depuis décembre, Yoon s’est barricadé dans sa résidence présidentielle, où de hauts murs, des barbelés et ses agents de sécurité le protégeaient de toute arrestation. En outre, de nombreux partisans sont descendus dans la rue pour le défendre. Aujourd’hui, un convoi de SUV noirs accompagné d’une escorte policière a quitté l’enceinte présidentielle dans le centre de Séoul. L’interrogatoire de Yoon par les enquêteurs a commencé dans la matinée, comme l’a rapporté l’agence de presse officielle Yonhap.
L’agence anti-corruption enquête sur les allégations selon lesquelles l’homme de 64 ans, qui a brièvement imposé la loi martiale début décembre, serait coupable de sédition et d’abus de pouvoir par ses actes. Les enquêteurs disposent d’un délai maximum de 48 heures pour l’interrogatoire. Ils doivent alors soit demander l’arrestation formelle du président suspendu, soit le libérer.
Dans un message vidéo enregistré avant son arrestation, Yoon a qualifié l’enquête menée contre lui d’illégale. Il a néanmoins décidé d’accepter d’être interrogé par l’autorité anti-corruption afin d’éviter des affrontements violents. Il a également affirmé que l’État de droit en Corée du Sud s’était complètement effondré.
L’opposition traite Yoon de « criminel »
Le chef du plus grand parti d’opposition, Park Chan Dae, a qualifié l’arrestation de Yoon de « premier pas » vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel et de l’État de droit dans le pays, comme l’a rapporté Yonhap. Park a qualifié le président suspendu de « criminel ».
C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’un président officiel de la Corée du Sud est tenu pour responsable de cette manière. Outre les enquêtes menées par l’agence anti-corruption, une procédure de destitution contre Yoon est également en cours devant la Cour constitutionnelle. Après qu’il ne s’est pas présenté au tribunal lors de la première audience mardi, la date du prochain procès a été reportée à jeudi.
La loi martiale comme moyen de protéger la démocratie ?
Yoon avait, de manière tout à fait inattendue, brièvement déclaré la loi martiale le 3 décembre au cours d’un conflit budgétaire avec l’opposition – une mesure qu’il avait retirée quelques heures plus tard sous une forte pression – et avait ainsi plongé le pays démocratique dans une crise nationale. Yoon a ordonné aux forces militaires spéciales de boucler l’Assemblée nationale. Il aurait également ordonné l’arrestation de plusieurs hommes politiques. Ses actions ont conduit à des protestations massives en Corée du Sud et à des critiques de l’étranger.
Après un premier vote raté, le Parlement a finalement voté en faveur de la destitution de Yoon, avec quelques voix de son propre parti au pouvoir. La Cour constitutionnelle examinera cette décision dans les prochaines semaines. Pour que cela se produise, au moins six des huit postes de juge actuellement occupés à la Cour constitutionnelle devraient voter en faveur de la destitution. Dans ce cas, de nouvelles élections devraient avoir lieu dans un délai de 60 jours. Dans le cas contraire, le président suspendu retrouverait le pouvoir.
Yoon a défendu jusqu’au bout l’imposition de la loi martiale comme un moyen légitime de protéger la démocratie. Le président suspendu a décrit l’opposition comme un ensemble de « forces anti-étatiques » susceptibles de perturber l’ordre constitutionnel du pays et de paralyser l’État dans ses fonctions fondamentales. Il a également accusé la gauche politique de sympathiser avec son voisin hostile, la Corée du Nord.
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