Usage des psychotropes chez les personnes âgées en France : une évolution mitigée

L’usage des psychotropes chez les sujets âgés est un sujet qui suscite de plus en plus d’inquiétudes. En effet, de nombreux seniors continuent de prendre ce type de médicaments, malgré les risques pour leur santé et les effets secondaires indésirables. De plus, l’utilisation de ces substances peut être liée à des problèmes de santé mentale et de dépendance, qui peuvent aggraver leur état de santé général. Dans cet article, nous allons examiner les raisons pour lesquelles l’usage des psychotropes chez les sujets âgés reste encore trop élevé, les risques associés à cette pratique et les solutions pour promouvoir une utilisation plus sûre et raisonnable de ces médicaments.


Les psychotropes sont largement utilisés chez les personnes âgées en France, bien que les effets secondaires soient bien documentés. Une étude menée par le service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux a analysé les données de l’Assurance Maladie depuis 2007 et de la plateforme nationale de pharmaco-épidémiologie DRUGS-SAFE® depuis 2015 pour étudier l’évolution de l’utilisation de ces médicaments entre 2006 et 2021. Les résultats montrent une baisse de l’utilisation des antipsychotiques chez les plus de 65 ans depuis 2013, mais leur taux d’utilisation reste élevé, notamment chez les femmes. L’utilisation des antidépresseurs est restée stable entre 2007 et 2013, mais semble avoir diminué depuis 2019 avant de se stabiliser à nouveau depuis l’épidémie de COVID-19. Cependant, leur utilisation reste élevée chez les personnes âgées. Enfin, l’utilisation des benzodiazépines chez les plus âgés est toujours préoccupante et leur utilisation reste élevée malgré une baisse depuis 2012. Les efforts pour améliorer l’utilisation de ces médicaments semblent s’éroder et la surutilisation contribue à la polymédication des patients âgés.