Yvelines. Titres de séjour : la nouvelle organisation de la sous-préfecture est-elle efficace ?

Yvelines. Titres de séjour : la nouvelle organisation de la sous-préfecture est-elle efficace ?
Prise d’assaut par des demandeurs de titres, la sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) tente de se réorganiser. (©F. Desserre)

Il avait appelé ça le « plan Marshall ». Une nouvelle organisation pour tenter de régler le problème de la trop longue file d’attente des demandeurs de titres de séjours et de récépissés à Saint-Germain-en-Laye. Le sous-préfet, Jehan-Éric Winckler, a-t-il réussi, une semaine après une matinée de tensions ?

La rédaction de 78actu est retourné voir sur place comment les choses se passaient.

Ce vendredi 21 avrilla police était bien présente aux abords de ladite sous-préfecture. Plus discrète. Moins nombreuse. Et cette fois, personne n’a reçu de gaz lacrymogène comme cela avait été le cas le 14 Avril.

La longue file des demandeurs était aussi bien formée, presque similaire à celle observée voici une semaine. Peut-être plus organisée aussi. Car désormais, les demandeurs viennent avec des chaises pliantes et des couvertures pour faire face aux longues heures d’attente.

Le stress reste l’état dominant et commun à chacune des personnes qui espère repartir avec le sésame : un récépissé à jour. « Hier, la queue allait jusqu’au tribunal tout proche. Aujourd’hui, nous sommes un peu moins nombreux. Les gens rentrent par groupe de 20 ou 30. Mais 20 ou 30 autres personnes viennent presque immédiatement reformer la file », témoigne un demandeur.

Tous soulèvent les mêmes difficultés : « On ne nous répond pas au téléphone. On ne répond pas à nos mails. Alors on vient. Car les enjeux sont importants. »

Par enjeux, il faut mettre dans la balance la vie familialeles vacances estivales qui arrivent. Mais surtout, le travail.

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« La bureaucratie, c’est vraiment la catastrophe »

Je suis analyste informaticienne. C’est ma première année de travail. Je suis arrivée à 5 heures du matin. Car mon employeur me demande mes documents. Je n’ai pas d’autre choix que de venir. Cela fait 6 mois que j’ai fait la démarche auprès de la sous-préfecture. Mon titre expire dans une semaine… J’aime beaucoup la France. Mais la bureaucratie, c’est vraiment la catastrophe.

Dina, 24 ans.

Zehira, une retraitée de 68 ans, prend son mal en patience emmitouflée dans une couverture. « Hier, à 14 heures, ils ont renvoyé beaucoup de monde. J’ai attendu 6 heures pour rien. Sans accéder à des toilettes car il n’y a rien ici. Est-ce normal ? »

« Si je n’ai rien, je perds mon boulot »

À côté d’elle, Sahar, 27 ans, a décidé de glisser ses pieds dans son sac à dos pour tenter de les réchauffer. Car ce matin, le thermomètre peine à franchir les 6°C. « Je suis consultante en assurance. Mon titre expire lundi. Si je n’ai rien, je perds mon boulot. »

« Moi, c’est 100 euros que je perds en venant chaque jour ; c’est mon deuxième jour. Sans compter mon mari qui doit poser des journées pour s’occuper des enfants. Et au boulot, on a besoin de moi. Je suis dans la stérilisation du matériel médical », détaille Lhory, 42 ans.

Pour se réchauffer en attendant d'entrer dans la sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye, Sahar, 27 ans, a mis ses pieds dans son sac à dos.
Pour se réchauffer en attendant d’entrer dans la sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye, Sahar, 27 ans, a mis ses pieds dans son sac à dos. (©F. Desserre)

« Si le sous-préfet a besoin, je sais recruter. C’est mon métier »

Jeune entrepreneur, ingénieur informaticien Les profils sont très variés dans cette file.

Comme Natasha, une Russe de 47 ans installée en France depuis 25 ans. Elle travaille dans les ressources humaines, pour une entreprise du CAC40. « C’est la quatrième fois que je viens. J’étais là la semaine dernière. Ce matin, je suis arrivée à 4h », raconte-t-elle, engoncée dans une longue doudoune, bonnet et capuche sur la tête.

Le mieux, elle la observé.

On est passé de deux à cinq agents au guichet. On peut se mettre dans la file tôt le matin sans être chassés par la police. Il y a moins de tensions et de bousculade. Maintenant, un bonjour, un peu d’information et des sanitaires… Ça ne semble pas impossible. Ils pourraient aussi mieux informer les usagers sur la situation de leur dossier. C’est insupportable de ne pas avoir d’information. Après, il y a un manque flagrant de personnel. Si le sous-préfet a besoin, je sais recruter. C’est mon métier !

Natacha, 47 ans.

Embaucher. Cest justement lune des problématiques. « Ma volonté est bien d’accélérer les choses pour les nombreux récépissés en retard. Mais dans la fonction publique, nous n’avons pas la capacité à embaucher pas comme ça », précise Jehan-Éric Winckler.

Le sous-préfet en profite pour se dire satisfait des premiers retours de la réorganisation.

Hier, jeudi 20 avril, nous avons reçu 247 personnes pour la prolongation des récépissés, avec 6 guichets ouverts. Cela s’est bien passé. Nous essayons de fluidifier au maximum.

Jehan-Éric Winckler,sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye.

Jehan-Éric Winckler envisage de prolonger son « plan Marshall » jusquà début mai. Fermeture le lundi et mardi pour instruire les dossiers. Ouvrir toute la journée le jeudi et le vendredi. Un simple décalage des horaires ? Car au final, lamplitude horaire reste la même. « Cela nous permet d’avancer le travail dans les bureaux. Et concrètement, je ne peux pas tout faire. Il faut justement faire des choix. Quand nous aurons réussi à déstocker, notamment les titres de séjour, on reviendra probablement à un rythme normal. »

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2023-04-21 14:23:13
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