Le Brésil suspend Telegram après que l’application a refusé de fournir des données pour une enquête sur un groupe antisémite

SAO PAULO, Brésil – L’application de messagerie Telegram a annoncé jeudi qu’elle ferait appel d’une amende et d’une suspension imposées par un tribunal brésilien après que sa société mère n’ait pas fourni les données demandées par les autorités sur les néonazis opérant sur le réseau.

Le tribunal a infligé à Telegram une amende d’un million de reais (environ 198 000 dollars) par jour et a ordonné la suspension temporaire de ses activités pour n’avoir pas participé à une enquête sur les activités néonazies sur les réseaux sociaux liées à la violence dans les écoles.

Le directeur exécutif de l’application, Pavel Durov, s’est engagé à “défendre nos utilisateurs au Brésil et leur droit à la communication privée”.

Il a insisté sur le fait que les données recherchées étaient “technologiquement impossibles à obtenir pour nous”.

“Nous faisons appel de la décision et attendons avec impatience la résolution finale”, a-t-il ajouté.

Jeudi, les utilisateurs brésiliens se sont plaints de l’instabilité de l’application et ont partagé des conseils sur la façon de contourner le blocage.

Le ministre de la Justice, Flavio Dino, a déclaré mercredi que des groupes aux noms antisémites “agissaient dans ces réseaux, et nous savons que c’est au cœur de la violence contre nos enfants”, a-t-il ajouté, en référence à une récente série d’attaques dans les écoles.

Plus tôt ce mois-ci, un homme portant une hachette a tué quatre enfants âgés de quatre à sept ans dans leur école au cours de la même semaine que deux autres attaques non mortelles dans des écoles.

Le mois dernier, un garçon de 13 ans a tué un enseignant lors d’une attaque au couteau dans une école de Sao Paulo.

Et en novembre dernier, un tireur de 16 ans portant une croix gammée a tué quatre personnes et en a blessé plus de 10 autres lors de deux attaques contre deux écoles à Aracruz, dans l’État d’Espirito Santo, dans le sud-est du pays.

Le portail d’information G1, citant des sources policières, a rapporté que l’adolescent aurait interagi avec des groupes antisémites sur Telegram.

Selon un document de l’autorité fédérale de justice d’Espirito Santo, les enquêteurs avaient demandé à Telegram les données personnelles des membres de deux groupes antisémites déclarés sur la plateforme.

La société n’a transmis que des données sur l’administrateur de l’un des groupes, indique le document, ajoutant qu’il y avait “l’intention de Telegram de ne pas coopérer à l’enquête en cours”.

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