“Soudan plongé dans le chaos : plus de 500 morts et une crise humanitaire imminente”

Depuis le 15 avril, le Soudan est plongé dans le chaos suite à une lutte de pouvoir sanglante entre le chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane, et son numéro deux, Mohamed Hamdane Daglo, connu comme Hemedti, à la tête des redoutées Forces de soutien rapide (FSR). Les violences ont causé la mort de 528 personnes et fait 4 599 blessés selon les chiffres officiels. De plus, des dizaines de milliers de Soudanais ont fui vers les pays voisins tels que l’Égypte, l’Éthiopie, le Tchad et le Soudan du Sud, tandis que des pays étrangers organisent des évacuations massives de leurs ressortissants. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, estime que la guerre pour le pouvoir continue alors que le pays s’effondre. Le Canada cherche à évacuer ses ressortissants. Chaque camp s’accuse de violer la trêve prolongée, et les civils cherchent désespérément à fuir ou à survivre sans électricité, eau ni nourriture. Concernant les combats, environ 70 % des hôpitaux dans les zones de combat sont hors service. Les deux généraux rivaux s’accusent également mutuellement d’être traîtres et de ne pas être digne de confiance. Les combats ont déplacé 75 000 personnes, principalement dans la région du Darfour déchirée par une guerre dans les années 2000. La trêve n’arrête pas les évacuations massives. Plus de 375 Canadiens ont été évacués du Soudan et environ 300 autres attendent d’être secourus. Dans le pays, plus d’un tiers des 45 millions de Soudanais souffrent déjà de la faim et l’insécurité alimentaire touche de plus en plus de personnes. Les pillages, destructions et incendies se multiplient et les camps de déplacés sont de plus en plus touchés. Médecins sans frontières (MSF) a dû arrêter la quasi-totalité de ses activités dans la région. La société s’effondre et la situation est jugée terrible par le patron de l’ONU Antonio Guterres, qui constate également l’armement croissant des tribus.