La Fed maintient ses taux directeurs au plus haut depuis 2006 et marque un changement de ton quant à une hausse future des taux.

La Fed maintient ses taux directeurs au plus haut depuis 2006 et marque un changement de ton quant à une hausse future des taux.

Le taux principal de la Fed se situe désormais entre 5,00 et 5,25%, atteignant son plus haut niveau depuis 2006, une décision prise à l’unanimité, selon un communiqué publié par l’institution à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC). Jerome Powell, le président de la Fed, tiendra une conférence de presse à 14h30 (18h30 GMT). De nombreux acteurs du marché s’attendent à une pause dans ces hausses de taux, qui renchérissent le coût du crédit pour les ménages et les entreprises et ralentissent l’activité économique afin de desserrer la pression sur les prix. Dans le communiqué, les responsables de la Fed semblent moins fermes sur de futures hausses des taux que lors des réunions précédentes. Ils précisent qu’ils observeront les effets des décisions successives sur l’économie réelle, ainsi que les “développements économiques et financiers”, pour décider de la nécessité ou non de resserrer encore, afin de ramener l’inflation à 2,00%. Cela marque un changement de ton par rapport aux précédentes réunions, lorsqu’ils anticipaient qu’il serait nécessaire de continuer à relever les taux.

La crise bancaire a apporté un soutien inattendu à la lutte menée par la Fed contre l’inflation: “le resserrement des conditions de crédit pour les ménages et les entreprises est susceptible de peser sur l’activité économique, les embauches, et l’inflation”, souligne la Fed dans son communiqué, martelant que “le système bancaire américain est solide et résilient”.

L’économie américaine multiplie les signes d’essoufflement, longtemps attendus et enfin visibles. La croissance du premier trimestre est ressortie à 0,3% par rapport aux trois derniers mois de 2022 et seulement 1,1% en rythme annualisé la semaine dernière. La probabilité d’une récession, plus marquée qu’attendue initialement, est largement anticipée par les marchés. La fragilité de certains établissements bancaires est revenue sur le devant de la scène avec la chute de la banque régionale First Republic, finalement rachetée au cours du week-end par JPMorgan Chase, le numéro un du secteur. L’inquiétude sur la solidité de ces banques de taille moyenne reste forte, plusieurs d’entre elles ont vu leur titre chuter mardi à Wall Street.

Adam Sarhan de 50 Park Investments a commenté : “La peur est un sentiment très puissant à Wall Street. Quand il entre par la porte, la logique sort par la fenêtre”. Karl Haeling de LBBW a affirmé que la Fed doit considérer ces difficultés bancaires “comme un événement qui change la donne”, et non plus considérer que les banques font les frais de cas “isolés de mauvaise gestion”.

Jerome Powell a répété depuis des mois que ramener l’inflation américaine vers sa cible de 2% sera un effort long et difficile mais nécessaire car une inflation qui s’inscrit dans la durée aurait des conséquences encore plus néfastes pour l’économie selon lui. Entre mai et décembre, la Fed avait, face à une inflation persistante, relevé ses taux à un rythme inédit depuis le début des années 1980, optant pour deux inhabituelles hausses d’un demi-point et même, à quatre reprises, de trois-quarts de points.
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