“Présidentielle turque : Erdogan traite son adversaire de terroriste et d’alcoolique, des élections cruciales pour l’avenir de la Turquie”

“Présidentielle turque : Erdogan traite son adversaire de terroriste et d’alcoolique, des élections cruciales pour l’avenir de la Turquie”

Le président turc sortant, Recep Tayyip Erdogan, et son épouse Emine, à Berlin, en septembre 2018.

Lors de la campagne pour la présidentielle du 14 mai, le président turc sortant, Recep Tayyip Erdogan, a qualifié son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, candidat de la coalition d’opposition, d’alcoolique, d’ivrogne, de terroriste, de LGBT, d’incroyant, entre autres noms d’oiseaux. Le ministre de l’intérieur, Süleyman Soylu, a menacé que l’Occident pourrait transformer le scrutin en un coup d’Etat. Et le ministre de la justice, Bekir Bozdag, a annoncé qu’il y aurait deux types de personnes le jour du vote : ceux qui sabreront le champagne et feront la fête jusqu’au petit matin, et ceux qui poseront leur front pur au sol, louant le Seigneur.

Depuis une dizaine d’années, le discours d’Erdogan, autrefois fleuri de citations poétiques, est devenu plus injonctif et incendiaire, assorti de dérives autoritaires. Mais jamais à un tel degré qu’aujourd’hui.

Ces élections, à double détente (présidentielle et législative), pourraient placer la République turque, tout juste centenaire cette année, à la croisée de ses chemins. Une victoire d’Erdogan consoliderait son pouvoir autoritaire, tandis que celle de l’opposition ne garantirait pas une restauration immédiate de la démocratie et de l’Etat de droit.

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Une image sensiblement dégradée

De nombreux observateurs craignent qu’un nouveau blanc-seing électoral pour Erdogan ne fasse définitivement glisser le pays vers un régime encore plus autoritaire, voire dictatorial. En revanche, une victoire de l’opposition ne garantit pas une direction différente pour la Turquie. Kiliçdaroglu a exprimé sa volonté de restaurer la démocratie et l’Etat de droit.

Il est difficile de savoir si Erdogan accepterait sa défaite ou s’il pousserait à de nouvelles élections en cas de résultats serrés, ou encore s’il lâcherait ses partisans contre son successeur, comme Donald Trump en 2021. Lors d’un meeting à Ankara, il a accusé nommément son adversaire d’être élu président avec l’aide du PKK, parti des travailleurs du Kurdistan en guerre contre l’Etat turc.

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