Proxénétisme : de la Grande-Bretagne aux caves de cités, le calvaire d’Elizabeth, 18 ans, prostituée de force

Proxénétisme : de la Grande-Bretagne aux caves de cités, le calvaire d’Elizabeth, 18 ans, prostituée de force

Nouvelle histoire sordide d’esclavage sexuel. Soupçonnés d’avoir fait vivre un calvaire à Elizabeth, trois proxénètes des cités, âgés de 20 à 23 ans, ont été déférés fin avril devant le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ils sont suspectés d’avoir entre la fin du mois d’octobre 2021 et janvier 2022, exploité cette jeune femme, aujourd’hui âgée de 19 ans, qu’ils avaient piégée, maltraitée et mise sous leur coupe.

Le 15 janvier 2022, la victime pousse la porte du commissariat de XXe arrondissement de Paris pour raconter son histoire. « Depuis environ trois mois et demi, elle est contrainte de se prostituer pour le compte d’un trio de garçons qui la menacent et lui prennent tous les gains qu’elle tire des passes qu’elle assure dans la journée », précise une source proche de l’affaire.

Cette jeune femme sans emploi et qui vivait en Grande-Bretagne, explique qu’elle a fait la connaissance d’un adolescent sur les réseaux sociaux dans le courant de l’année 2021. Beau parleur, ce garçon, à l’époque âgé de 17 ans, la convainc de venir à Paris. Au mois d’octobre, Elizabeth arrive à la gare du Nord (Paris Xe). Elle est conduite chez un autre homme, âgé de 21 ans, qui l’héberge dans un appartement situé près de la mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).

« Les passes se déroulaient dans des conditions insalubres, dans des endroits sordides »

Les deux souteneurs lui proposent de se vendre en tant qu’escort et lui promettent un monde doré où l’argent coulerait à flots. Ils promettent de passer des annonces sur des sites Internet pour trouver des clients. Mais ils n’en font rien. La plaignante raconte qu’ils la menacent et l’obligent à traîner dans des cités sensibles de la région parisienne pour trouver des clients dans la rue. « Les passes se déroulaient quotidiennement dans des conditions insalubres, dans des endroits sordides comme des squats, des locaux poubelles ou des parkings, assure une source proche du dossier. Elle devait revenir chaque jour avec a minima une somme de 200 euros. Parfois, faute de client, elle devait mendier pour atteindre la somme exigée. »

Courant décembre, elle est chassée du logement où elle est hébergée. Un troisième suspect l’accueille chez lui avenue Victor-Hugo à Saint-Ouen. Plus organisé, il passe des annonces et loue des chambres d’hôtel dans le Val-de-Marne et dans l’Essonne. Pendant plusieurs semaines, pour des passes à 80 ou 100 euros, les clients défilent sur rendez-vous. L’esclave sexuelle prend finalement la fuite avant de raconter son histoire à la police.

« Durant toute cette période, cette jeune fille souffrait de malnutrition et d’infections, liées à son activité pratiquée sans recevoir les soins nécessaires. Elle était menacée quand elle envisageait de cesser voire simplement de ralentir sa prostitution », révèle cette même source. Les enquêteurs de la brigade de répression du proxénétisme (BRP) de la police judiciaire de Paris, ouvre une enquête. Leurs investigations sur le bornage téléphonique montrent que la victime se trouve souvent au même endroit que ses souteneurs quand elle se prostitue. Les policiers retrouvent aussi une annonce prostitutionnelle la mettant en scène.

L’un des suspects a confirmé les déclarations de la victime aux enquêteurs

Le 25 avril 2023, les forces de l’ordre mènent des interpellations aux domiciles des trois suspects à Saint-Ouen et à Sarcelles (Val-d’Oise). Les perquisitions permettent de mettre la main sur un peu plus de 5 000 euros en argent liquide. Ils sont placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire, porte de Clichy (Paris XVIIe). Deux d’entre eux ont nié en bloc.

Le troisième, précisément celui qui l’avait convaincue de venir à Paris via les réseaux sociaux, est passé aux aveux complets confirmant les déclarations de la victime. Ce garçon, mineur au moment des faits, sera jugé le 20 décembre par le tribunal pour enfants. Les deux autres comparaîtront devant le tribunal correctionnel à la fin du mois d’août. Aucun d’eux n’a été incarcéré.

2023-05-16 16:29:00
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