“La prévention des maladies cardiovasculaires favorisée par le Life’s Essential 8 et une perte de poids significative”

Il est donc important de favoriser la prévention plutôt que d’attendre que les maladies soient diagnostiquées. Ainsi, les facteurs du « Life’s Essential 8 » (juin 2022) prennent toute leur signification : ils comprennent le poids corporel, la pression artérielle, le cholestérol, le glucose sanguin, le tabagisme, l’activité physique, l’alimentation et le sommeil. Différentes mesures ou évaluations de ces 8 facteurs forment un score composite qui permet d’évaluer le risque cardiovasculaire.

Une perte de 5% du poids corporel, c’est déjà bien !

L’étude a analysé les données de 20 305 adultes américains, en moyenne âgés de 47 ans, ayant participé à la cohorte NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) entre 2007 et 2016. Le tabagisme, l’activité physique, la durée de sommeil, l’historique de l’évolution du poids corporel, la stratégie de perte de poids, le régime alimentaire (celui des 24 dernières heures), l’indice de masse corporelle (IMC), la tension artérielle, le cholestérol LDL et la glycémie ont été pris en compte.

• 17 465 personnes ont perdu moins de 5% de leur poids corporel, maintenu leur poids ou pris du poids au cours de l’année précédente ;
• 2 840 participants ont signalé une perte intentionnelle d’au moins 5% de leur poids corporel au cours de la même période.

Les principales conclusions sont les suivantes :

• un score moyen de 60 sur 100 sur les 8 éléments ou facteurs du Life’s Essential 8, ce qui suggère qu’il y a encore une grande marge d’amélioration, même chez les participants qui adhèrent à un régime alimentaire sain et à la pratique régulière de l’exercice ;
• une perte de poids cliniquement significative a entraîné des améliorations de certains des éléments du « Life’s Essential 8 » ;

• perdre 5% du poids corporel, c’est déjà une amélioration clinique ;

• une perte de poids cliniquement significative est « toujours » associée à une meilleure qualité d’alimentation, avec de meilleurs scores en termes d’apports en protéines, céréales raffinées et sucres ajoutés, et à la pratique régulière d’une activité physique modérée ou vigoureuse, ainsi qu’à un bon contrôle du cholestérol LDL ;
• cependant, les participants qui perdent du poids ont un IMC moyen plus élevé, une glycémie HbA1c plus élevée et moins d’heures de sommeil, des facteurs défavorables du point de vue du score composite Life’s Essential 8.

Comportements malsains, absence de perte de poids : la plupart des participants qui ne parviennent pas à perdre du poids adoptent des comportements discutables, tels que sauter des repas ou prendre des médicaments de perte de poids sans adopter d’autres mesures reconnues, telles qu’un régime alimentaire sain ou la pratique de l’exercice. Certains d’entre eux adoptent par exemple des régimes pauvres en glucides ou à base d’aliments liquides, prennent des laxatifs, se font vomir ou fument pour ne pas manger.

• une alimentation plus saine et une pratique accrue de l’activité physique sont systématiquement et durablement associées à une perte de poids significative, avec un bénéfice notable pour la santé cardiovasculaire ;
• de manière curieuse, le score composite basé sur les 8 principaux facteurs de risque de maladie cardiaque est similaire chez la plupart des participants, quelles que soient les modifications du poids corporel signalées, à la hausse ou à la baisse. Cela suggère que le poids corporel seul ne suffit pas à modifier ce score de risque composite.

Ainsi, le Life’s Essential 8 constitue un outil diagnostique précieux. Il rappelle à tous les principaux composants d’une bonne santé cardiovasculaire. « L’outil Life’s Essential 8 est tout autant éducatif, puisque la majorité de ses composants sont en fait des facteurs modifiables par des changements de comportement et de mode de vie », ajoute Colleen Spees, professeur agrégé de nutrition à l’Université de l’Ohio.

« Ce qui est durable, c’est de modifier ses comportements et ses habitudes alimentaires ».

« Nous avons d’excellentes recherches, des éducateurs incroyables, mais ce qui nous manque, c’est une politique qui soutienne une santé optimale tout au long de la vie ».