“Anatomie d’une chute” : le nouveau film de Justine Triet en compétition à Cannes.

“Anatomie d’une chute” : le nouveau film de Justine Triet en compétition à Cannes.

SÉLECTION OFFICIELLE – COMPÉTITION

Anatomie d’une chuteet la compétition cannoise retrouve son ressort ! Il faut croire que le quatrième long-métrage de Justine Triet appuie sur les bons boutons, si tant est que ceux-ci existent : une écriture remarquable, des acteurs parfaits, un secret bien gardé et une atmosphère à double fond, vénéneuse, sensible. Oui, tout est là, mais il y a quelque chose en plus, dans ce film de procès qui examine les affres d’un couple d’écrivains, dont l’un des deux trouve la mort. Suicide, meurtre ? On ne saura jamais, mais le chemin qui nous mène à ce mystère est un passionnant précis de cinéma.

Devant les jurés de la cour d’assises, l’accusée, Sandra (Sandra Hüller) nous mène dans les méandres de son intimité avec son compagnon, Samuel, avant qu’il ne trouve la mort – Samuel Theis, qui restera hors champ, sauf dans quelques scènes cruciales. Coécrit avec Arthur Harari, réalisateur de Diamant noir (2015), Onoda, 10 000 nuits dans la jungle (2021), et compagnon de Justine Triet, le récit condense les obsessions de la cinéaste, tout en les injectant dans un récit aussi minimal que terrifiant : vivre en couple tue.

Les films de Justine Triet sont des tourbillons mettant au défi les comédiennes de jouer des êtres impurs, lorsque les vies intime et professionnelle de leurs personnages se cognent avec fracas. Et précisons d’emblée qu’en matière de trouble et d’impureté, Sandra Hüller excelle et ferait un excellent Prix d’interprétation (tentons le pari). Avant elle, dans La Bataille de Solférino (2013), Lætitia Dosch incarnait une journaliste couvrant la présentielle de 2012, en pleine bagarre avec son ex (Vincent Macaigne) autour de la garde des enfants ; dans Victoria (2016), Virginie Efira jouait une avocate pénaliste borderline, se retrouvant à défendre un ami accusé d’un meurtre (Melvil Poupaud). Dans Sybille (2019), en compétition à Cannes, la même Virginie Efira entrait dans la peau d’une psy écrivaine vampire, trouvant l’inspiration dans les malheurs et la détresse de sa patiente (Adèle Exarchopoulos).

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Auteur en panne de récits

Anatomie d’une chute s’ouvre dans l’énergie et la confusion d’une discussion qui ne pourra avoir lieu. Nous voici catapultés dans un chalet situé sur les hauteurs de Grenoble, juste avant le drame. Un escalier en bois menant sous les combles, une musique tonitruante emplissant tout l’espace… Deux femmes se parlent, dont les visages sont filmés en plan serré : Sandra, écrivaine donc, reçoit une étudiante (Camille Rutherford) venue l’interviewer, mais le bruit est tel que l’entretien doit être interrompu. A l’étage, Samuel a monté le son à fond. Sans doute pour embêter sa femme. Auteur lui aussi, il est en panne de récits. Sandra dit au revoir à l’étudiante, monte les marches de l’escalier. Cut. On ne verra pas la suite.

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