Bruxelles exige de la Pologne des informations sur la loi qui menace le leader de l’opposition | International

Bruxelles exige de la Pologne des informations sur la loi qui menace le leader de l’opposition |  International

2023-05-31 22:01:10

La Commission européenne resserre le contrôle sur la Pologne pour l’approbation de l’appel loi sur les défenses, que l’opposition polonaise dénonce qu’il est fait sur mesure de persécuter le leader de l’opposition, Donald Tusk. Le commissaire à la justice, Didier Reynders, a adressé mercredi une lettre à Varsovie demandant au gouvernement ultra-conservateur du PiS “une analyse sans délai du règlement et de tous les documents pertinents liés au processus législatif”. Déjà la veille, depuis Bruxelles, la “grande inquiétude” qu’il y a dans la capitale communautaire pour une règle qui peut “porter atteinte aux possibilités des citoyens de se présenter à des fonctions publiques sans procès équitable” a été pointée de plusieurs instances.

Le Parlement polonais a approuvé lundi un règlement qui crée une commission spéciale pour analyser l’ingérence russe dans le pays entre 2007 et 2022, examinant les décisions des politiciens et des journalistes au cours de cette période. Cet organisme aura le pouvoir de sanctionner avec 10 ans de disqualification pour occuper un poste qui donne accès à des fonds publics et à des informations classifiées. La loi a été très contestée en Pologne. Non seulement l’opposition s’est montrée critique, qui accuse l’exécutif d’approuver la règle pour persécuter son chef, Donald Tusk, qui a été Premier ministre entre 2007 et 2014, mais aussi des instances telles que le médiateur.

Précisément, Reyders affirme également à envoyer “l’avis des parties intéressées, y compris le Médiateur et les services juridiques du Sejm [la Cámara baja polaca] et le Sénat, ainsi que d’autres documents jugés pertinents ». Les trois instances citées par le responsable communautaire de la justice dans sa lettre ont montré leurs réticences face à la loi, votée quelques mois avant la tenue des élections législatives en Pologne.

La lettre, qui aurait été envoyée à la demande de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, n’implique pas le début d’une procédure disciplinaire formelle.

La “sérieuse inquiétude” concernant cette règle n’est pas restée cette fois seulement à Bruxelles, mais a atteint Washington. Le département d’État américain a publié un communiqué le même lundi dans des termes très similaires à ceux de la Commission, qui a suscité l’inquiétude à Varsovie. En effet, en quelques heures le gouvernement ultra-conservateur du PiS a publié un texte qui a précisé que les décisions de la commission spéciale « peuvent faire l’objet d’un recours devant un tribunal administratif dans le cadre d’une procédure à deux instances, et il peut être demandé qu’elle soit provisoirement suspendue jusqu’au verdict définitif du tribunal ». Et ce mercredi c’est le président polonais, Andrzej Duda, qui s’est exprimé : « Je ne comprends pas la réaction de nos alliés. Je ne sais pas s’ils ont été confondus par l’opposition, s’il y a des erreurs de traduction dans la loi ou si quelqu’un ne le leur a pas expliqué ».

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Duda a même accepté de parler avec le président des États-Unis, Joseph Biden, pour expliquer la loi. Les dirigeants polonais craignent que les réactions de leurs alliés finissent par se retourner contre eux lors des prochaines législatives et que ce qui pourrait servir, au moins, à semer la méfiance envers Tusk, ne soit désormais un frein.

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