Le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) a récemment publié un rapport sur la justice de la famille au Maroc, mettant en avant des chiffres préoccupants concernant le phénomène de divorce. En effet, le nombre de séparations a connu une forte augmentation ces dernières années, passant de 107 136 cas en 2017 à 131 309 cas en 2021, avec une année 2020 atypique à cause de la crise sanitaire qui a entraîné une suspension de l’activité judiciaire.
Le rapport évoque également les différents types de divorce, les chiffres montrant que près de 72% des divorces sont prononcés par les tribunaux, tandis que les autres sont consentis par les deux parties ou résultent d’un droit d’option de l’époux à son épouse. Le taux de divortialité, c’est-à-dire le rapport de divorces prononcés au nombre de mariages actés dans l’année, est également en progression, avec 50 cas de divorce pour chaque 100 demandes d’autorisation de mariage déposées entre 2017 et 2021.
Les chiffres concernant les demandes d’autorisation de mariage de mineurs sont également révélés dans le rapport, avec environ 128 391 demandes enregistrées entre 2017 et 2021, dont 11 812 ont été acceptées et 69 331 rejetées. Pour ce qui est de la polygamie, près de 20 000 demandes d’autorisation ont été recensées sur la même période, avec un taux d’approbation de 38,87%.
Le rapport souligne que ces chiffres sont relatifs, car de nombreux mariages ne sont pas officiellement enregistrés. Les raisons de ces pratiques sociales peuvent être multiples et liées à la pauvreté, à l’analphabétisme, aux croyances religieuses et aux pratiques traditionnelles.
Face à ces chiffres alarmants, le gouvernement envisage des solutions telles que le programme « Jisr », qui vise à encourager la médiation et la sensibilisation des couples avant le mariage. Le ministre de la Justice a également annoncé la mise en place d’un Registre national électronique des mariés pour mieux suivre la situation des mariés et des divorcés au Maroc.
