Les Rencontres RAD 2023 : innovation, numérique et permanence des soins en imagerie médicale au cœur des débats.

Les Rencontres RAD 2023 : innovation, numérique et permanence des soins en imagerie médicale au cœur des débats.

Les leaders de la radiologie française se sont réunis les 8 et 9 juin 2023 à Nîmes pour discuter des différentes problématiques rencontrées par la communauté. Les tables rondes et présentations ont abordé des sujets tels que l’innovation, la permanence des soins radiologiques et l’utilisation des technologies numériques en radiologie tournant autour de l’IA. Les sessions ont été riches en enseignements.

Pour la 5ème édition des Rencontres RAD, organisées à Nîmes les 8 et 9 juin 2023, à l’initiative du Pr Jean-Paul Beregi, président du Collège des Enseignants en Radiologie de France (CERF), des groupes de travail ont été invités le premier jour à réfléchir à diverses problématiques liées aux activités radiologiques. Le deuxième jour a été consacré à des tables rondes et à des présentations sur divers sujets d’actualité.

Un secteur innovant freiné par de longs processus d’évaluation de l’innovation

La deuxième journée a débuté sous le signe de l’innovation, technologique, digitale et organisationnelle, avec des interventions ciblant tout d’abord l’imagerie spectrale à comptage photonique, une évolution appelée à se développer mais qui fait encore l’objet de coûts importants, le TEP-IRM et l’imagerie interventionnelle, dont les applications se multiplient depuis quelques années et pour lesquelles la robotique sera un atout majeur, dans la mesure où les radiologues atteignent leurs limites pour réaliser des procédures de plus en plus précises.

Les intervenants ont souligné la problématique des longs processus de validation des pratiques innovantes en France, qui peuvent durer une décennie et qui pourraient être simplifiés, notamment pour celles déjà validées aux États-Unis par exemple. La Société Française de Radiologie (SFR) est très impliquée auprès du Ministère pour faire évoluer ces processus de validation.

Garantir la dimension humaine des applications de l’IA en imagerie

La deuxième table ronde avait pour thème principal le numérique dans la pratique radiologique. Il a été question du programme spécial Imagerie lancé par le Ministère à hauteur de 90 millions d’euros, dans le cadre de la promotion du numérique en santé, qui se concentre sur les évolutions logicielles et le Big Data et implique les industriels du secteur ainsi que des consortiums auxquels participent les CHU et les acteurs du territoire. DRIM IA a également été évoqué et l’accès aux images des patients doit se faire via le DMP.

L’intelligence artificielle (IA) a bien évidemment fait l’objet d’une présentation spécifique, l’actualité mettant en avant l’impact médiatique des dialogues de type ChatGPT qui nécessitent une régulation soutenue. Les discours se sont donc concentrés sur la garantie humaine de l’IA, avec des considérations éthiques qui devront être respectées à l’aune de l’Avis N°141 du Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE) qui a émis 16 recommandations et 7 points de vigilance rien que sur les usages de l’IA dans la santé. Les grandes lignes de ce document incitent à un contrôle humain des applications de l’IA en santé, avec des solutions robustes et pertinentes, à ne pas substituer l’action de l’IA à celle du médecin ou à freiner toute velléité de pratiques non professionnelles dans ce cadre.

Les différentes organisations imaginées pour assurer la permanence des soins radiologiques

Vint ensuite l’épineux sujet de l’organisation de la permanence des soins (PDS), dans une période de pénurie médicale qui rend difficile l’élaboration des plannings de garde, les disciplines d’imagerie en coupe, d’échographie, de drainage radioguidé et de radiologie interventionnelle avancée devant être couvertes en périodes nocturnes, de weekend et de jours fériés. Diverses solutions ont été évoquées, telles que la téléradiologie pour les examens urgents pendant que les radiologues seniors prennent en charge les examens à valeur ajoutée, mais également les plateaux d’imagerie mutualisés (PIM) auxquels participent les radiologues libéraux et qui s’organisent en associations de radiologues ou en CPTS. Dans tous les cas, une augmentation du nombre de radiologues est espérée dans un avenir proche.

Cette session a permis de faire le point sur les préoccupations majeures auxquelles sont confrontés les acteurs de l’imagerie française et de dégager les axes de travail que la communauté radiologique, qui a toujours été proactive dans la résolution de ses problèmes, devra suivre pour créer de meilleures perspectives à moyen terme.

Bruno Benqué

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