MONTRÉAL – Les résultats d’une étude présentée lors du Congrès de l’American Society of Clinical Oncology montrent que certains patients souffrant de cancer du rectum pourraient éviter la radiothérapie. L’étude PROSPECT suggère que ces patients pourraient être traités avec succès par chimiothérapie avant une intervention chirurgicale.
Les patients les plus susceptibles de bénéficier de ce traitement sont ceux dont le cancer est localisé à la partie médiane du rectum et n’affecte pas la progression de la maladie. La Dre Carole Richard, chef du Service de chirurgie digestive du CHUM, explique que « 80 à 90 % des personnes ont une réponse positive à la chimiothérapie, il est donc possible d’éviter la radiothérapie ». Cela s’inscrit dans une tendance de la « carte de traitement » observée au cours des dernières années, où les médecins sont de mieux en mieux en mesure de déterminer le traitement optimal pour chaque patient en fonction de ses caractéristiques individuelles.
Il est important de souligner que la radiothérapie pelvienne utilisée comme traitement contre ce type de cancer peut entraîner des effets secondaires graves, tels que des problèmes de vessie et d’intestin. Elle peut également affecter la fonction sexuelle et d’autres effets secondaires peuvent apparaître plusieurs années plus tard. Étant donné l’augmentation de l’incidence de cancer colorectal chez les populations plus jeunes, cette option peut être intéressante pour ceux qui souhaitent protéger leur fertilité ou éviter une ménopause précoce.
Les auteurs de l’étude soulignent également que la radiothérapie n’est pas toujours disponible dans certains endroits du monde, rendant la chimiothérapie comme seul traitement possible. La Dre Richard précise que cette étude ne démontre pas que la radiothérapie doit être évitée à tout prix pour tous les patients atteints de cancer du rectum, mais que pour certains patients, elle peut être évitée sans compromettre l’efficacité du traitement.
Les résultats de l’étude ont été publiés dans le New England Journal of Medicine et dans le Journal of Clinical Oncology.
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