L’impact de l’enduction des nourrissons nés par césarienne avec des sécrétions vaginales sur leur microbiote intestinal et leur développement neurologique

L’impact de l’enduction des nourrissons nés par césarienne avec des sécrétions vaginales sur leur microbiote intestinal et leur développement neurologique

Cette étude intervient alors que les accouchements par césarienne sont en hausse dans le monde. Ils représentent désormais environ un tiers des naissances aux États-Unis, même si l’Organisation mondiale de la santé estime que cette opération n’est médicalement nécessaire que dans environ 10 à 15 % des naissances.

Il avait déjà été établi que les nourrissons issus de césarienne disposent d’un microbiote intestinal très différent de ceux nés par voie basse (par le vagin).

Ces derniers reçoivent la flore bactérienne lors de la naissance par voies naturelles, tandis que ceux venus au monde par césarienne collectent ces bactéries par la peau de leur mère, le lait maternel et leur environnement.

Si les différences ont tendance à s’effacer vers l’âge d’un an, des conséquences à long terme peuvent demeurer, avec un risque plus élevé de contracter de l’asthme, des allergies ou du diabète.

Pour cette étude, le docteur Jose Clemente, spécialiste du rôle du microbiote dans la santé, a travaillé avec la Southern Medical University à Canton, en Chine, pour tester la technique consistant à enduire le nouveau-né de sécrétions vaginales.

Ses collègues chinois, menés par le scientifique Yan He, ont oint 32 nourrissons nés par césarienne avec une gaze imbibée de liquide vaginal, tandis que 36 autres nouveau-nés d’un groupe témoin se voyaient appliquer une solution saline.

La gaze était auparavant placée dans le vagin de la mère, une heure avant la césarienne. L’application sur les nouveau-nés, qui prend environ 30 secondes, débute par la bouche et le visage, puis se poursuit sur le reste du corps.

Les mères ont préalablement été testées pour s’assurer qu’elles ne portaient pas de maladie sexuellement transmissible ou de streptocoque B.

Aucun enfant n’a subi d’impact négatif grave en raison de l’étude.

À six semaines, les nourrissons sur lesquels ont été enduites les sécrétions vaginales avaient un microbiote intestinal plus “mature” et plus proche de ceux nés par voie basse que ceux du groupe de contrôle.

L’équipe de chercheurs s’est également attachée à étudier le développement neurologique en appliquant un questionnaire standardisé à 3 et 6 mois, demandant aux mères si leur progéniture pouvait par exemple émettre de simples sons ou ramper.

Les jeunes enfants ayant bénéficié du traitement et non du placebo ont obtenu de meilleurs résultats, à la fois à 3 et 6 mois.

“Nous pensons que cela s’explique notamment par le fait que certains microbes produisent des particules chimiques qui pourraient affecter des fonctions du cerveau”, a expliqué le Dr Clemente, évoquant un domaine de recherche en plein essor.

Cette petite étude, ajoute-t-il, a été menée en “triple aveugle”, ce qui signifie que les mères, les soignants et les chercheurs n’avaient pas connaissance de quels bébés étaient dans quel groupe, afin d’éviter tout biais.

Jose Clemente s’attache désormais à élargir l’étude avec ses collègues chinois pour s’approcher d’une véritable pratique clinique, et travaille sur une étude parallèle visant à savoir si cette technique réduit les risques d’allergies alimentaires.
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