Le Parlement japonais approuve une loi controversée sur les LGBTI

Le parlement japonais a approuvé un projet de loi très discuté pour améliorer la compréhension des personnes LGBTI. Mais la loi a été largement critiquée par cette communauté pour sa disposition selon laquelle “une discrimination indue ne sera pas tolérée”. Cela laisse place à une «discrimination appropriée», disent les critiques.

Les personnes LGBTQ se voient encore régulièrement refuser un emploi ou un logement au Japon, ce qui est exacerbé par l’absence – jusqu’à présent – de législation. Le pays subit la pression des autres pays du G7 pour assurer plus de diversité, y compris la représentation de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et trans.

Le Japon a promis d’introduire la nouvelle loi LGBTI avant le sommet du G7 à la mi-mai, mais en raison de désaccords, la loi vient seulement d’être adoptée. Le projet de loi initial stipulait que la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre « ne devrait pas être tolérée ».

Mais l’un des membres du comité à l’origine de la loi craignait que le bien-être des femmes et des enfants ne soit mis en danger, par exemple si les personnes trans étaient également les bienvenues dans les toilettes et salles de bain publiques. Il a réussi à modifier le texte original de la loi pour dire qu’il ne devrait y avoir aucune “discrimination indue”.

Avant l’adoption de la loi, les manifestants se sont rassemblés devant le bâtiment du parlement à Tokyo. “Je suis tellement en colère”, déclare l’organisateur Tomoya Asanuma. “En tant que communauté, nous ne sommes pas impliqués dans cette loi.”

Lui-même est un homme trans, né femme. “J’ai été refusé trois fois lors d’un entretien d’embauche, donc je sais exactement ce que c’est que d’être victime de discrimination. Cette loi ne va vraiment pas résoudre ce problème.”

Également présent à la manifestation, Taiga Ishikawa, le premier homme ouvertement homosexuel au parlement japonais. La disposition selon laquelle les citoyens japonais doivent pouvoir vivre « dans un état de tranquillité d’esprit » est particulièrement mauvaise, selon lui. “Il ne dit pas que les personnes LGBTI doivent être protégées contre la discrimination.”

Parce que le parlement japonais est dans les dernières semaines du mandat actuel, il essaie de traiter autant de projets de loi que possible. En plus de la loi LGBTI, le Parlement a également adopté aujourd’hui une nouvelle loi qui modifie la définition du viol.

La définition a été élargie de “rapports sexuels forcés” à “rapports sexuels consensuels”. L’âge légal de la majorité a également été relevé de 13 à 16 ans.