Problèmes réels et opérations de distraction de masse – Mondoworker

Problèmes réels et opérations de distraction de masse – Mondoworker

2023-02-09 16:54:49

Il ne faut pas un aigle pour comprendre que le gouvernement Meloni, pressé par la nécessité de montrer des résultats immédiats à un électorat qui avait eu des promesses très différentes, a consacré une partie importante de ses cent premiers jours à organiser des opérations de distraction de masse. Mais cela ne fera pas de mal de se souvenir des trois principaux, de voir qui ils voulaient frapper, comment ils ont fini et quel sens nous en tirons globalement.

La première a eu lieu alors que le gouvernement se présentait aux Chambres pour obtenir la confiance et avait pour protagoniste le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi. Parlons du décret-loi sur les “raves”, approuvé alors que les prétendus subversifs qui à Modène avaient organisé une rave party ils avaient déjà pris des dispositions avec l’autorité de sécurité publique et nettoyaient avec diligence la zone illégalement occupée. Le décret était donc disproportionné non seulement parce qu’il faisait référence à une série indéterminée de cas de violation des droits à la liberté garantis par la Constitution, mais aussi parce qu’il utilisait un acte ayant force de loi pour cibler des actes qui pouvaient déjà très bien être réprimés sur le base de la législation en vigueur, et l’avait même déjà été. Finalement la première version du texte a été remplacée par une autre, qui viole moins gravement (mais viole) certaines garanties constitutionnelles.

Deuxième opération : l’attaque des navires des ONG qui sauvent les migrants en Méditerranée. Ici, le gouvernement a repris la ligne du ministre de l’Intérieur Salvini (gouvernement Conte I), dont l’actuel ministre Piantedosi était d’ailleurs chef de cabinet. Comme alors, l’attaque a commencé par l’accusation très grave d’embarquer des migrants sur des navires de mèche avec des trafiquants, et s’est soldée par l’interdiction de débarquer sur les côtes italiennes pendant quelques jours, suivie de l’annonce d’autoriser le débarquement dans des ports très éloignés de ceux du premier accueil (ce qui s’est effectivement produit dans très peu de cas), suivi du lancement d’une législation qui ne prévoit même pas cette mesure. Contrairement à la délirer, la question est très grave et engage la responsabilité des autres États membres de l’Union européenne et de l’Union elle-même, qui ne font que peu ou rien pour répartir équitablement les migrants. C’est une histoire bien connue, qui ne peut être abordée qu’en faisant preuve d’une bonne capacité politique et d’une fiabilité qui ont fait défaut à tous les gouvernements ces dernières années pour diverses raisons. Mais ce dernier s’est distingué en lançant des accusations non fondées contre des ONG, en recommençant à faire une grimace cruelle aux migrants et en accusant la France de porter atteinte aux intérêts de l’Italie. Toutes choses contre-productives pour entamer une négociation politique sérieuse. Si l’on ajoute les autres données connues, selon lesquelles les débarquements des navires des ONG n’atteignent que 1/10 du total, et que le quota restant de migrants est épargné par les garde-côtes italiens, on saisit pleinement le mélange d’improvisation et de mauvaise foi qui caractérise la politique du gouvernement dans ce domaine.

La troisième opération de distraction de masse a consisté à accuser les députés du Parti démocrate qui avaient rendu visite au prisonnier Cospito d’une manœuvre obscure de mèche avec la mafia pour demander l’abrogation de l’art. 41bis de la loi sur le régime pénitentiaire, qui régit, comme on le sait, la « prison dure ». L’accusation est en soi très grave, à tel point qu’elle a jeté les bases de la mise en place d’un jury d’honneur au Parlement ainsi que des plaintes auprès de la justice. Mais elle l’est d’autant plus qu’elle émane du vice-président du COPASIR, c’est-à-dire de la Commission parlementaire pour la sécurité de la République, sur la base d’informations qui lui ont été transmises par le sous-secrétaire à la justice. Inutile d’aller plus loin dans l’illustration de l’affaire, qui s’est répandue dans tous les médias. Je tiens simplement à souligner qu’il s’agit également d’une opération de distraction de masse, consciemment conçue comme un faux construire des ennemis du peuple ou de l’Italie et en même temps détourner l’attention de problèmes que l’on n’a ni la force ni la capacité d’affronter.

Ces ennemis imaginaires sont généralement les parias de la société « officielle » (centres sociaux, migrants). D’autres fois, la cible est le principal parti d’opposition, pris au moment de la plus grande faiblesse de son existence compliquée. Ceci, nous le savons, est une autre histoire. Mais la cible, en tout cas, reste très confortable.



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