Que deviendra le Centre sans Berlusconi. L’hypothèse de Merlo

Que deviendra le Centre sans Berlusconi.  L’hypothèse de Merlo

2023-06-18 19:18:43

“Coucher de soleil définitif de la seconde république” ou ouverture “d’une nouvelle phase politique” ? Avec la disparition du leader de Forza Italia, il est clair pour tout le monde qu’il existe un espace politique qui doit être interprété, intercepté et représenté…

La disparition de Berlusconi clôture objectivement une saison politique dans notre pays. Certains parlent du “déclin définitif de la seconde république” tandis que d’autres, avec une égale pertinence, de l’ouverture “d’une nouvelle phase politique”. Ce sont des réflexions justes parce que Berlusconi a représenté, au-delà des jugements des “serial haters” malheureusement toujours sur le terrain, un tournant avec lequel il faut compter. Comptes politiques, bien sûr. Et parmi ces pièces qui seront radicalement repensées il y a sans aucun doute le domaine du Centre. Ou plutôt, d’un espace politique modéré, centriste et même réformiste. Parce que Berlusconi a été au cours des 30 dernières années, bien qu’avec des hauts et des bas, le principal protagoniste de la politique italienne. Et ce pour la simple raison qu’elle a massivement contribué à introduire la catégorie de la bipolarité et une démocratie rigide et rigoureuse de l’alternance. Une bipolarité qui est pourtant partie d’une position « centriste » même si elle penchait, on le sait, vers la droite.

Parce que Forza Italia, qu’on le veuille ou non, a pu intercepter et représenter pendant longtemps la grande majorité de l’électorat des chrétiens-démocrates et des autres partis de la démocratie laïque et socialiste après la fureur du bourreau qui a culminé avec les deux ans ” pots-de-vin ». Un centre-droit qui s’opposait, là aussi, à un vrai et authentique centre-gauche. Or, la disparition de Berlusconi d’une part et les changements politiques – aussi profonds soient-ils – qui ont eu lieu ces derniers temps et qui ont d’abord coïncidé avec le vote de septembre dernier qui a marqué la direction indiscutable de Giorgia Melon et une droite démocratique et gouvernante puis avec le lancement d’une gauche radicale, libertaire et maximaliste interprétée par Elly Schlein d’autre part, il est clair pour tous qu’il existe un espace politique qui doit être interprété, intercepté et représenté. Sur le plan politique certes, mais aussi et surtout sur le plan culturel, social et électoral. Et cet espace politique s’appelle, hier comme aujourd’hui, le Centre.

Au-delà des jugements méprisants et insolents des “serial haters” selon lesquels l’avenir ne serait rien d’autre qu’une lutte fratricide et violente entre les “extrémismes opposés”. Cette dérive ne correspond pas aux dynamiques concrètes qui ont historiquement caractérisé la politique italienne et qui ont accompagné son évolution et sa croissance depuis la Seconde Guerre mondiale. Un Centre, et donc une « politique du centre », qui sont en tout cas compatibles au sein d’une saine et physiologique démocratie d’alternance où l’affrontement entre les partis, contrairement à ce que la gauche populiste des 5 étoiles et la gauche maximaliste de Schlein, est pas d’abord la délégitimation morale puis l’anéantissement politique de l’adversaire/ennemi. Et c’est précisément dans cette dynamique politique concrète que s’insère la nécessité, ou plutôt l’indispensabilité de recréer un Centre et une « politique du centre » dans notre pays. Bien entendu, il s’agit d’un lieu politique qui ne peut être réduit à un simple appendice au sein des deux alignements majoritaires ni, en revanche, reproduire l’expérience d’un passé même récent. Et cela pour la simple raison que chaque parti est toujours irremplaçable parce qu’il est le rejeton et le produit d’une période historique précise et définie et que chaque dirigeant, surtout s’il est charismatique comme le cas de Berlusconi, n’est en aucun cas reproductible dans la citadelle politique.

C’est pourquoi, désormais, tous ceux – à commencer par le projet politique encore récemment illustré par Matthieu Renzi – qui se reconnaissent dans une culture et dans une « politique du centre » ont le devoir d’œuvrer et de faire émerger une initiative concrète et culturellement plurielle, capable de représenter un territoire qui se sent aujourd’hui simplement orphelin. Car finalement, les théoriciens et les champions des “extrémismes opposés” ne sont certainement pas les personnages ou les partis qui peuvent postuler pour représenter ces mondes vitaux qui existent et qui, peut-être, représentent l’ossature centrale de notre tissu politique, social et culturel.



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