La crise des opioïdes ravage Kensington, quartier américain en première ligne

La crise des opioïdes ravage Kensington, quartier américain en première ligne

Reportage

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Désignée par l’administration Biden comme “la drogue la plus mortelle ayant jamais menacé les États-Unis”, cette nouvelle substance se répand à travers le pays, décuplant le désastre humain causé par la crise des opioïdes. Des ravages dont les âmes en peine du quartier de Kensington se trouvent tragiquement aux avant-postes.

Les deux hommes s’étreignent presque, face à face et à 10 ou 20 centimètres à peine l’un de l’autre, tout contre le rideau de fer baissé d’une échoppe en déshérence. Le plus grand a le visage qui se colore à mesure qu’il comprime sa mâchoire et retient son souffle pour épaissir les veines de son cou. Ses traits émaciés soudain gonflés par l’afflux d’air et de sang, le regard mi-clos, il semble sur le point de chanceler. Mais il tient comme en appui sur l’aiguille que l’autre lui décharge dans la jugulaire, très doucement. À leurs pieds, sur le bitume, une jeune femme avachie, l’œil à la dérive et une seringue en évidence derrière l’oreille, logée là telle une cigarette fraîchement roulée. Autour, un attroupement traînard de silhouettes toutes plus décharnées les unes que les autres, sans attention aucune pour l’intensité de ce tête-à-tête. L’une mange une glace saupoudrée de vermicelles multicolores. Un autre est accaparé par un jeu à gratter. Passent deux voitures de police, en toute indifférence, tandis qu’une procession de collégiens défile cartable à l’épaule sur le trottoir d’en face – c’est le milieu d’après-midi, l’école est finie.

La scène se déroule à l’ombre des arches d’acier bleu-vert du métro aérien qui vertèbre le quartier de Kensington, via l’avenue du même nom, balayée en cette fin de printemps par un vent qui porte des odeurs d’urine, de plastique brûlé et de putréfaction. Ce faubourg fait de rangées de maisonnettes de briques décaties et de terrains vagues d

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