Les fantômes de Naples à Paris

Les fantômes de Naples à Paris

2023-06-26 16:01:49

Les fantômes de Naples occupent Paris. Les fantômes de Naples se glissent dans les cours du Louvre jamais ouvertes auparavant. Ils déambulent dans le musée, conversent avec les œuvres, étudient la très italienne Gioconda qu’ils aimeraient rapporter, changent de salle et découvrent les merveilles de Capodimonte. Rassasiés de tant de beauté, les fantômes de Naples se mettent en scène.
Paris au service de Naples pour un projet jamais réalisé auparavant. L’inauguration officielle de l’exposition “Naples à Paris. Le Louvre invite le musée Capodimonte” bénie par le président Mattarella, a ouvert le feu d’artifice du Louvre qui est allé au-delà des données exquisement muséales en demandant au directeur du Théâtre de la Ville, Emmanuel Demarcy- Mota, pour étudier une représentation théâtrale capable de réunir deux âmes pas si dissemblables au fond. Le choix qui s’est porté sur le réalisateur franco-portugais vient naturellement après le grand succès parisien obtenu cet hiver avec “La grande Magica” d’après l’oeuvre d’Eduardo De Filippo, restituée en français. Et voici maintenant “Les fantômes de Naples” œuvre conçue et mise en scène par Emmanuel Demarcy-Mota, dramaturgie inédite de Marco Giorgetti, directeur général du Teatro della Toscana.

Nous poursuivons dans le sillage de ce que le théâtre français jumelé avec le Théâtre National de Toscane fait avec profit depuis quelque temps : chercher, trouver et représenter des assonances poétiques et politiques chez les plus grands auteurs européens. “Nous sommes partis de De Filippo, que les Français connaissent encore peu et qui n’est pas reconnu en Italie dans toute sa grandeur – raconte Marco Giorgetti qui signe la dramaturgie -. Nous nous sommes inspirés de l’idée du passage des fantômes de Naples au réel imaginaire, ce qui est éternel dans l’œuvre d’art et immortel dans la vie quotidienne. Une ville qui après le coucher du soleil vit de présences, de personnalités qui conversent dans le langage commun de la poésie”.


Le spectateur est d’abord introduit dans une déambulation sensorielle parmi les merveilles de l’exposition, accompagné des acteurs qui déambulent comme des guides ou des fantômes, puis il passe dans la Grande Galerie pour goûter à une autre merveille. Puis la tournure révèle la Cour Lefuel encore jamais ouverte au public. Là, au pied de l’escalier à double rampe, la scène a été spécialement aménagée. “L’esprit d’Eduardo – explique Demarcy-Mota – nous transporte comme un écho vers d’autres textes, vers Pirandello, Pessoa, Beckett, Ionesco et Shakespeare, je trouve réconfort dans la valeur européenne que je recherche dans toutes mes œuvres. Ces auteurs, grâce à les interprètes, ouvrent une fenêtre d’imagination et de suggestion. La Cour Lefuel est revenue au regard du spectateur, a une pierre blanche qui reflète la lumière et change la géométrie des espaces, en créant toujours de nouveaux. Cette géométrie m’a inspiré et guidé”.
Un projet pharaonique qui démarre le 28 juin au Louvre et se poursuit jusqu’au 3 juillet, chaque soir quelque chose de différent est assuré par les nombreux interprètes italiens et français impliqués. Parmi les Italiens qui interpréteront des chansons du répertoire napolitain du XXe siècle, Lina Sastri et Mariangela D’Abbraccio ne pouvaient manquer. Sastri dit, “excité de participer à ce grand travail. J’amène avec moi le guitariste Filippo D’Allio et d’autres musiciens. Je chanterai les chansons chères à Eduardo et j’apporterai quelques-uns de ses splendides monologues. Ensuite, tout sera entrelacé par la dramaturgie et par la comparaison avec les acteurs impliqués ». Une autre vraie napolitaine est Mariangela D’Abbraccio : “Un mélange entre Naples et Paris qui me fascine. Je commencerai par la prière à la Madone de “Filumena Maturano” que j’ai emmenée dans le monde entier, un spectacle voulu par Luca De Filippo pour la mise en scène par Liliana Cavani. Je vais surtout entrer dans la relation très étroite qui existait entre De Filippo et Pino Daniele. Pour Pino, Eduardo était très important, un phare inspirant. Je chanterai “Malafemmena”, “O mare”, un poème d’Eduardo que j’entrelace avec la chanson de Pino Daniele “Chi tene o mare”. Ils attendent le président Emmanuel Macron qui siège au conseil d’administration du Théâtre de la Ville et sa femme Brigitte. Ne serait-ce que pour un hommage émouvant, rendu qu’en récitant Eduardo, “L’art de la comédie”, les deux se sont rencontrés pour ne plus se quitter.



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