Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a récemment organisé une « mutinerie armée » contre le commandement militaire russe, empêchant ainsi le ministère de la Défense et son ennemi juré Sergueï Choïgou d’exercer un contrôle sur ses combattants à partir du 1er juillet. Cette action a conduit à l’implantation du groupe Wagner en Biélorussie avec l’aide du président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui a joué le rôle de médiateur entre Prigojine et le président russe Vladimir Poutine. En outre, le groupe Wagner pourra continuer ses activités en Afrique, comme l’a confirmé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Concernant ses relations avec la République centrafricaine, la Russie a délégué Wagner pour remplir les accords de défense signés en 2018, mais le ministre conseiller spécial de Faustin Archange Touadéra a précisé que la Russie pourrait envoyer un nouveau contingent si elle ne souhaite plus travailler avec Wagner à l’avenir.
Le groupe Wagner devrait bénéficier de privilèges en Biélorussie, où il s’installera dans un camp militaire de 24 000 mètres carrés. Bien que le président Loukachenko ait nié que 8 000 combattants y seraient logés, le média d’investigation Verstka.media affirme le contraire.
Quant à savoir quelle sera la mission de Wagner en Biélorussie, le président Loukachenko a indiqué que leur expérience pourrait profiter à ses propres forces armées en termes de connaissances militaires.
Cependant, cette présence de Wagner en Biélorussie soulève des inquiétudes parmi les pays voisins, tels que la Lituanie et la Pologne. Les présidents Gitanas Nauseda et Andrzej Duda estiment que cette présence pourrait constituer une menace potentielle pour la sécurité de leurs pays respectifs.
En parallèle, la Pologne est en train de renforcer ses capacités militaires et a récemment passé une commande d’un millier de chars de combat, dont 366 Abrams, pour un montant total de 1,4 milliard de dollars. Les premiers exemplaires ont déjà été débarqués au port de Szczecin et seront utilisés pour former un bataillon de chars Abrams, qui sera le premier en dehors des États-Unis à posséder les versions les plus modernes des chars. La livraison des premiers M1A2 Abrams SEPv3 devrait avoir lieu d’ici la fin 2024.
En conclusion, la présence de Wagner en Biélorussie et le renforcement militaire de la Pologne suscitent des inquiétudes quant à la sécurité de la région, notamment en ce qui concerne les tactiques hybrides utilisées par la Russie pour mener des actions d’influence et obtenir des avantages stratégiques.
