Le Sénégal attend que le président Macky Sall révèle s’il envisage de se représenter

Le Sénégal attend que le président Macky Sall révèle s’il envisage de se représenter

Alors que le Sénégal attend de savoir si le président Macky Sall prévoit de se présenter à l’élection présidentielle de l’année prochaine, il a promis de s’exprimer publiquement après la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, qui se termine dimanche.

“Je répondrai parce que c’est le moment de répondre, mais pas aujourd’hui”, Sall a déclaré le week-end dernier à l’issue de son dialogue national avec l’opposition, qui visait à apaiser les tensions politiques.

“Je ferai un discours à la nation. J’apporterai ma réponse.”

Le président sénégalais devait initialement prendre la parole le 25 juin, mais a été reporté.

Il n’a pas donné de nouvelle date, mais a déclaré que ce serait après la fête musulmane la plus importante de l’année, l’Aïd al-Adha ou Tabaski comme on l’appelle au Sénégal, célébrée cette année entre le 28 juin et le 2 juillet.

Sall a lancé fin mai trois semaines et demie de dialogue national, mais la plupart de l’opposition a boycotté les pourparlers et veut toujours qu’il abandonne tout projet de briguer un troisième mandat.

Rivaux électoraux opposés

L’un de ses principaux adversaires, Ousmane Sonkoa été détenu à l’ouverture des pourparlers, puis condamné à deux ans de prison sur des accusations d’agression sexuelle qui, selon lui, sont politiquement motivées.

Un porte-parole de Sonko’s Pastef parti, Malick Ndiaye, a déclaré à RFI English que Sall “doit tenir parole envers le peuple sénégalais”.

“Il a promis à plusieurs reprises de ne pas se présenter après ce deuxième mandat, il doit donc annoncer qu’il ne le fera pas”, a déclaré Ndiaye.

Tous les autres candidats éligibles doivent être autorisés à participer “à des élections libres et équitables”, a-t-il ajouté – y compris Sonko.

Il y a trois semaines, l’ancien allié de Sall devenu rival électoral, Idrissa Seck, a appelé le président à clarifier sa position pour aider à rétablir la paix.

Seck a déclaré à RFI que “le problème avec un troisième mandat est que même la perspective de celui-ci provoque des troubles”.

“Nous assistons à de la violence et à des bouleversements dans nos rues typiquement paisibles”, a-t-il déclaré. “Nous avons vu la mort. Ce n’est pas bon pour notre peuple. Ce n’est pas bon non plus pour la portée mondiale du Sénégal.

“Cette situation ne fera qu’empirer si le président Macky Sall annonce une candidature pour un troisième mandat. Ce serait sans précédent et profondément dommageable pour le Sénégal”.

Limites de mandat contestées

De nombreux analystes s’accordent à dire que le silence de Sall exacerbe les tensions au Sénégal.

Pour les experts du Institut d’études de sécurité (ISS) en Afrique du Sud, le prochain discours de Sall “sera essentiel pour apaiser les tensions politiques profondes qui ont plongé le pays dans le chaos”.

Dans un récent bref, ils soulignent que Sall a été élu en 2012 pour un mandat de sept ans en vertu de la constitution de 2001, qui limitait les mandats présidentiels à deux. Il a ensuite proposé de réviser la constitution pour réduire les mandats présidentiels de sept à cinq ans.

La Cour constitutionnelle a jugé que la nouvelle limite ne pouvait pas s’appliquer au premier mandat de Sall. Selon les chercheurs de l’ISS Paulin Maurice Toupane et Aïssatou Kanté, ses partisans ont interprété l’avis comme “comme une mise au point, la première période de sept ans au pouvoir étant hors du champ d’application des limites de mandat, lui donnant donc un autre mandat”.

Mais l’opposition a un autre point de vue, tout comme de nombreuses organisations sénégalaises et de la société civile.

“Pour ces derniers, la révision porte sur la durée des mandats et non sur les limites de mandats, qui sont en place depuis un référendum de 2001”, expliquent Toupane et Kanté. “Cela signifierait que Sall a atteint la limite constitutionnelle de deux mandats après sa réélection en 2019.”

Ils soulignent également la préparation de l’élection de 2012, dans lequel le président de l’époque, Abdoulaye Wade, briguait un troisième mandat controversé. Cette décision a déclenché de violentes manifestations au cours desquelles plusieurs personnes ont été tuées.

=Selon Gilles Yabi, fondateur du think tank Afrique de l’Ouest Il a ditquoi qu’en disent maintenant Sall et ses partisans, le président a promis à plusieurs reprises de ne pas se représenter une troisième fois.