2023-07-04 11:09:57
Il va sans dire que les crimes de guerre seront poursuivis et que les criminels de guerre seront tenus pour responsables. Mais ce n’est pas le cas – ou seulement dans une mesure limitée. Car la Cour pénale internationale (CPI), créée pour connaître des génocides, des crimes contre l’humanité, des agressions et des crimes de guerre, est loin d’être reconnue par tous les États.
D’une part, la création à La Haye d’un centre censé s’occuper exclusivement des crimes de guerre russes est logique – compte tenu de l’agression contre l’Ukraine qui dure depuis près d’un an et demi, la les meurtres du quotidien, les nombreuses victimes. Néanmoins, cette démarche est discutable car elle crée une Lex Poutine et une Lex Russie. Le langage est traître : “Les États occidentaux fondent le centre”, a-t-il déclaré mardi dans les journaux. Quand est-ce que quelqu’un en Occident a eu l’idée de créer un tel centre alors que l’Irak était plongé dans le chaos par l’invasion de la coalition dirigée par les États-Unis ? Ou lorsque la guerre contre le terrorisme a été lancée en Afghanistan ? Sans parler de nombreuses guerres et conflits plus petits.
Les pertes de guerre ne doivent pas être compensées les unes contre les autres. Mais la question doit être posée, pourquoi avec le nouveau centre de La Haye un droit international à deux classes est finalement établi. La Russie n’est pas le seul pays à boycotter la Cour pénale internationale – les États-Unis, l’Inde, la Turquie, l’Arabie saoudite, la Corée du Nord, Israël, l’Iran, Cuba font de même… Bon nombre d’entre eux sont ou ont été impliqués dans des guerres. Ces reportages qui se terminent par la phrase : « La Russie ne reconnaît pas la compétence de la CPI. » Si les criminels de guerre doivent être traduits en justice, alors gentiment tous.
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