L’Autriche et la Suisse, pays qui maintiennent leur neutralité militaire, expriment leur volonté d’intégrer le système européen de défense aérienne.

L’Autriche et la Suisse ont maintenant signé une déclaration exprimant leur volonté de rejoindre le système, également connu sous le nom de Sky Shield, dans une décision considérée comme historique pour la Suisse, un État avec une histoire de neutralité militaire.

Dans les conditions d’instabilité sur le continent apportées par le déclenchement de la guerre par la Russie, pour de nombreux pays européens, une modernisation de la défense aérienne est devenue inévitable. Le gouvernement suisse affirme que collaborer avec des voisins sur un système commun a un sens à la fois stratégique et financier.

L’Autriche est également un pays neutre, et le gouvernement de Vienne affirme qu’en mettant en commun ses ressources militaires, il peut maintenir ce statut.

Ce n’est pas la première dérogation à la stricte neutralité traditionnelle de la Suisse. Dans le cadre du Partenariat pour la paix de l’OTAN, la Suisse dispose depuis deux décennies d’un bataillon de maintien de la paix au Kosovo. Et, au grand dam de Moscou, il a rejoint les sanctions de l’UE contre la Russie.

19 pays ont désormais adhéré à l’initiative Sky Shield, dont le Royaume-Uni, les pays nordiques et baltes, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie.

Certains politiciens de droite en Suisse ont critiqué la décision, affirmant qu’il s’agissait d’un trop grand compromis qui violait la neutralité. En signant un accord pour rejoindre l’initiative, la Suisse et l’Autriche ont souligné que leur neutralité restait inchangée, mais dans le cadre de l’initiative Sky Shield, la Suisse serait obligée d’abattre toute attaque dirigée contre un État voisin partie à l’initiative.

La neutralité historique de la Suisse a été générée par le fait que le pays a toujours été placé entre des puissances beaucoup plus grandes, souvent en guerre, et il leur convenait d’avoir un tampon neutre entre elles.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Suisses ont défendu leurs frontières mais sont soigneusement restés en dehors du conflit, faisant des compromis avec les puissances alliées et de l’Axe. Leur population et leurs villes en sont sorties largement indemnes, contribuant ainsi au succès économique de la Suisse d’aujourd’hui.

Mais maintenant, la Suisse est membre des Nations Unies, et l’ONU a déclaré que l’invasion de la Russie est une violation de la Charte des Nations Unies.

Le mois dernier, le Parlement suisse a voté contre une proposition visant à autoriser l’envoi d’armes et de munitions fabriquées en Suisse en Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé un appel direct aux législateurs suisses, affirmant que son pays avait besoin d’armes suisses pour rétablir la paix. La Suisse possède des chars Leopard, qui restent inutilisés chez nous et pourraient être déployés en Ukraine.

Les négociations se poursuivent au Parlement pour trouver un moyen d’adapter les lois sur l’exportation d’armes afin de permettre un soutien à l’Ukraine.