Inflation alimentaire en baisse : premières baisses de prix annoncées

Inflation alimentaire en baisse : premières baisses de prix annoncées

La décrue, à peine perceptible à la caisse, semble commencer à se faire sentir dans les rayons des magasins. Si le panier de courses pèse toujours lourd sur les dépenses du foyer, l’inflation alimentaire ralentit, passant de +14,3% en mai à +13,6% selon les premières estimations en juin.

Au ministère de l’Économie, on est certain que le mouvement va s’intensifier. Les discussions houleuses pour faire baisser les prix – en cours depuis des semaines entre le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, la ministre en charge de la Consommation Olivia Grégoire et les 75 plus gros industriels – sont presque terminées. Et le bilan est positif, selon le ministère, qui assure qu’environ 1 000 produits de grandes marques verront leur prix baisser de 5 à 7% en moyenne à partir de juillet, août ou septembre.

Le prix des pâtes a commencé à baisser chez Barilla et Panzani

En détail, “39 gros industriels ont accepté de faire des efforts tarifaires”, se réjouit-on au ministère, en communiquant en exclusivité pour “Le Parisien-Aujourd’hui en France” les premières marques dont les tarifs diminueront dès juillet. Parmi elles : Bonduelle à -10% pour trois références de conserves de légumes, Haribo à -7,5% pour ses confiseries et Mars Petcare à -10% pour ses croquettes et pâtés pour chiens et chats.

Ces baisses représentent des moyennes et ne seront pas forcément répercutées partout de la même manière. Elles ne prendront pas toutes la même forme. Certains industriels, dont le prix de la matière première agricole a baissé, ont activé des clauses de révision commerciale pour renégocier leurs tarifs avec les distributeurs (grandes surfaces). “C’est notamment le cas des pâtes alimentaires chez Barilla ou Panzani, dont le prix a baissé de quelques centimes en juillet, des huiles Lesieur à partir de juillet également, ou de la volaille depuis mai par exemple”, précise-t-on au ministère.

Plusieurs centaines de références sont concernées, qui entreront parfois en vigueur en août, avec des réductions moyennes de 2 à 7%. Chez un distributeur, on ajoute les œufs, la margarine, le papier et “tous les produits à base de blé”, dont les prix en baisse pourraient être révisés lors de la prochaine négociation commerciale en mars 2024, ou si le cours de la matière première connaît une nouvelle flambée ou s’effondre.

“On ne peut pas dire que les industriels jouent le jeu avec des promotions de trois mois”

D’autres industriels – parmi les 39 qui ont accepté de faire un geste – ont plutôt misé sur des remises sur facture accordées aux distributeurs, qui devront les répercuter sur le consommateur. En rayon, cela se traduira par des remises immédiates ou des promotions “deux achetés = 1 offert”. “Moins de références sont concernées, mais les remises sont plus importantes, d’environ 10%”, précise-t-on au ministère. “Ceux dont le prix des matières premières n’a pas baissé n’ont pas pu enclencher la clause de renégociation, analyse Jean-Philippe André, le président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA). Mais ils ont pu proposer des promotions pendant trois mois.” Car ces remises-là auront un effet limité dans le temps.

Des remises “au rabais” pour ce représentant d’un distributeur qui s’agace : “On ne peut pas dire que les industriels jouent le jeu avec des promotions de trois mois.” C’est ce type de baisse qu’ont choisi Danone pour ses yaourts nature ou ses crèmes Danette, Coca Cola pour son Coca sans sucres, ou encore selon nos informations le groupe Bel pour les PomPotes et La Vache qui rit, ainsi que l’entreprise Intersnack pour ses gâteaux apéritifs Monster Munch et Curly, qui n’ont toutefois pas communiqué de pourcentage de remise.

Difficile pour le consommateur de s’y retrouver

“Les industriels n’ont pas toujours accordé les mêmes réductions à tel ou tel distributeur”, décrypte-t-on au ministère. Ils ne souhaitent donc pas préciser le montant de la baisse négociée au cas par cas, pour éviter qu’un distributeur qui a obtenu un prix inférieur ne revienne vers eux. Vingt-six grands groupes préfèrent même taire les références de leurs remises, car elles ont été acceptées par certains magasins… mais pas par d’autres. Il est donc difficile pour le consommateur de s’y retrouver au moment de faire ses courses !

C’est aussi la raison pour laquelle les promotions ne seront pas affichées en magasins. “Contrairement au panier anticrise des distributeurs, largement promu dans les rayons, les baisses de prix des industriels n’apparaîtront probablement pas”, reconnaît Jean-Philippe André de l’ANIA. “Mais les personnes ciblées par cette mesure sont sensibles aux prix et elles verront bien quand cela baisse.”

Quid, enfin, des 36 grands groupes industriels qui ont résisté à l’appel de Bercy ? Début juin, Bruno Le Maire menaçait de publier la liste de ceux “qui ont refusé de revenir à la table des négociations et qui n’ont pas voulu faire baisser les prix de détail alors que les prix de gros baissent.”

En réalité, cette liste n’a pas été rendue publique pour “respecter le secret des affaires”, affirme-t-on à Bercy, tout en précisant que 13 groupes ont été rapidement exclus du dispositif car le prix des matières premières continuait d’augmenter (lait et porc notamment). “20 autres sont venus nous voir pour nous dire qu’ils subissent toujours la hausse des prix du sucre”, justifie-t-on dans l’entourage des ministres.

Selon nos informations, trois derniers groupes – Procter & Gamble, Léa nature et Otsuka (Gerblé), qui n’ont pas donné suite à nos sollicitations – n’ont pas encore soumis de propositions et doivent être reçus dans les jours à venir à Bercy.
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