Cette fois encore, 250 000 festivaliers ont arpenté, durant seize jours, les multiples scènes du festival. A commencer par ses vaisseaux amiraux, plus prisés que jamais : les 32 concerts au Stravinksi et au Lab on atteint des taux de remplissage moyens de 90% et 80% – de quoi hisser les ventes de billets parmi les meilleures de l’histoire du festival. Un soulagement, car les objectifs budgétaires fixés étaient particulièrement haut, glisse Mathieu Jaton.
Pari réussi donc, d’autant que rien n’était moins sûr, entre l’ombre de la guerre et l’inflation. Pour expliquer cette “année toute particulière”? Une météo globalement clémente – le festival a évité, de peu, la grêle la semaine dernière –, mais aussi la densité des propositions payantes comme gratuites (500!) et une programmation n’hésitant pas à prendre des risques, estime le directeur, Mathieu Jaton. Des concerts qui auront fédéré en ligne aussi, où les 47 livestreams proposés ont cumulé 1,1 million de vues sur Youtube.
Larmes et crowdsurfing
Mais plus que de chiffres, Mathieu Jaton veut parler d’émotions. Il évoque ce “sentiment d’euphorie”, cette “communion intense” entre artistes et public, palpable à travers quelques moments de grâce. Seal se promenant pendant une demi-heure dans la fosse du Stravinski mercredi soir, dirigeant le public comme un chef de chœur sur Baiser de la Rose. Jon Batiste sortant de ce même Stravinksi, dimanche dernier, emmenant la foule, ses musiciens et ses danseuses pour une fin de concert dans les couloirs façon fanfare. Ou, le même soir, une Juliette Armanet émue aux larmes devant un Lab insatiable. Mention spéciale au pianiste Chilly Gonzales qui, la veille, réalisait l’impossible : un crowdsurfing avec spectateurs assis.
Un public ouvert et impliqué, venu tôt pour soutenir les premières parties, se réjouit Mathieu Jaton. Sans pour autant bouder la Lake House, nouveau pôle inauguré l’an dernier qui a vu ses jams sessions mais aussi ses plus petites salles (la bibliothèque, le cinéma) faire le plein, pour des rendez-vous intimistes et gratuits loin du bouillonnement du Stravinski. “Ils font aussi partie de notre ADN et de notre mission, celle de rendre la culture accessible”, souligne Mathieu Jaton.
Relocalisation “à l’est”
Une édition synonyme d’un écosystème “arrivé à maturité”, résume le directeur. Le fruit de “graines plantées depuis des années” pour repositionner le Montreux Jazz vers un festival d’histoire et d’expérience.
La machine ronronne, mais pas question de s’endormir. Car dès la fin du démontage, le Centre des congrès, cœur battant du festival, fermera ses portes pour un important lifting. Des travaux de rénovation et de sécurisation qui dureront au moins deux ans, forçant la manifestation au déménagement. Elle ne quittera pas Montreux pour autant. Une évidence “pour l’économie, le tourisme, les Montreusiens, et pour nous”, souligne le directeur, alors même que le festival “a été dragué pour aller ailleurs…” Il a l’habitude d’être bousculé, sourit Mathieu Jaton. “Et quand il y a contrainte, pourquoi ne pas la tourner en super opportunité?”
Retour d’une scène sur le lac? Occupation de la place du Marché? Si le plan de relocalisation de la 58ème édition, prévue du 5 au 20 juillet 2024, ne sera dévoilé qu’à l’automne, Mathieu Jaton en esquisse tout de même les contours : un déplacement à l’est, “direction Villeneuve”, avec la Lake House mais aussi le Palace et ses jardins en centres névralgiques.
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